Aristide Tchemtchoua : les chocolatiers l’adorent

Du cacao camerounais dans les usines des chocolatiers de France. En s’investissant dans la cacaoculture, Aristide Tchemtchoua n’avait pas pensé à relever un tel défi. Pourtant née et dans le cacao avec des parents producteurs, elle s’est retrouvée femme au foyer par la force des choses. Cependant, mue par le désir de meubler son temps libre après avoir fini avec ses maternités, elle décide en 2015 de contribuer à l’entretien de la cacaoyère de ses parents âgés. La plantation de plus de 2 ha, située à Nkog-Ekogo par Monatélé dans le département de la Lekié, est essentiellement constituée du forastero (cacao allemand) et du trinitario (cacao hybride). Avec un peu de moyens, cette originaire de Batié à l’Ouest réussit à produire environ 200 Kg de cacao. Mais l’offre des coxeurs à qui elle revend les fèves bord-champs à 700 F le Kg ne la satisfait pas. Rêvant de mieux, elle noue par un parfait hasard, un partenariat avec des artisans, membres de la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France, grâce aux réseaux sociaux. 
C’est ainsi que cette mère de trois enfants prend le risque d’envoyer à ses contacts pour une première fois en 2016, 200 Kg de fèves de cacao par fret aérien. Les fèves arrivent à destination et Aristide Tchemtchoua gagne près de 700 000 F, soit environ 3 euros (1950F) le Kg. Séduits par la qualité des fèves qu’ils qualifient de « bio », car respectant le processus de traitement de la fève (la récolte, la fermentation, le séchage et le stockage), les chocolatiers français vont multiplier les commandes jusqu’à ce jour et susciter la mise sur pied d’un groupement de planteurs de cacao. Une instance qu’Aristide Tchemtchoua dirige et grâce à laquelle elle exporte jusqu’à 100 T d...