« Il faudrait un mécanisme de répression »

Comment avez-vous accueilli la récente décision du Minmidt, portant interdiction d’accès aux sites miniers pour les enfants mineurs ?
Nous avons accueilli la décision du ministre avec beaucoup de satisfaction. Nous saluons cette décision à sa juste valeur, pour rappeler les dispositions de la réglementation en matière de travail des enfants dans les mines. Maintenant, il faudrait qu’elle puisse s’appliquer sur le terrain. De notre point de vue, il y a un certain nombre de leviers sur lesquels le gouvernement doit appuyer pour que cette décision soit mise en œuvre. Premièrement, le ministère devrait associer les chefs traditionnels à cette démarche car ils connaissent mieux les acteurs et leur territoire. Deuxièmement, les chefs de chantier. Car, les enfants ne vont pas dans les chantiers comme cela. Ils y vont parce qu’il y a des gens qui acceptent qu’ils y travaillent. Troisièmement, il faut travailler d’arrache-pied avec le corps éducatif. Enfin, il faut travailler avec les parents. Au-delà de l’aspect sensibilisation des parents, il faudrait un mécanisme de répression envers eux. Il est inconcevable qu’un enfant de 5, 6 ou 10 ans se retrouve dans les puits des mines. La responsabilité des parents doit être engagée. 

Quels sont les dangers qui les guettent ?
Sur le plan de l’éducation, peu vont atteindre la classe du CM2 avant d’abandonner, car ils ont de l’argent rapidement et facilement. Il faut vraiment travailler sur le mental des enfants et des parents pour leur montrer l’importance de l’école. Sur le plan de la santé,  il y a des retards de croissance. Quand vous allez sur place pour voir les conditions dans lesquelles les enfants travaillent… il y a des travaux qui ne sont pas de leur âge. Ils vont porter des sacs sur la tête, inhaler des poussières, manipuler le mercure, etc. Ce qui va jouer sur leur santé. Par ailleurs, la non restauration des ...