Il faut sévir sans faiblesse

Au Cameroun, différents secteurs sont pollués par des opérateurs clandestins. La santé, dans ses branches les plus généreuses, n’y échappe pas. Dans les villes et les zones reculées de l’arrière-pays, les centres de santé font partie du décor. En août 2019 déjà, l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) s’était bien alarmé de la prolifération de centres de santé privés illégaux à travers le pays, en dénombrant un minimum de 3 400. Difficile pour les populations, dont ils constituent le premier recours dès qu’ils sont malades, de discerner les clandestins des opérateurs légaux. « C’est la proximité et la flexibilité dans le service qui jouent en leur faveur. Chez ces gens-là, on peut être pris en charge à crédit et venir payer un peu, un peu plus tard. Ce qui est infaisable dans tout hôpital public dans le pays », plaident les habitués de ces lieux. Selon les spécialistes de la santé, ces structures clandestines constituent pourtant des mouroirs où l’on paie les supposés soins plus cher qu’à l’hôpital public. Là aussi se trouve toute la panoplie de la mal-pratique sur le plan médical. C’est que ces centres ne disposent pas toujours de professionnels de santé formés, équipés et maîtrisant les règles de prise en charge d’un malade. Pourtant en matière de santé, les normes sont primordiales et essentielles : il faut une qualification des ressources humaines pour ce faire. De plus, il faut s’assurer que ce qui est fait, l’est selon les codes déontologiques et éthiques établis par les professionnels. Les normes concernent aussi les équipements et les installations.
Signe de la gravité de la situation, le ministre de la Santé publique annonce une vaste campagne d’assainissement du secteur. Celle-ci, aussi nécessaire soit-elle, n’est cependant pas la première du genre sous le magistère de Manaouda Malachie. La liste de ces sorties s’allonge même, si l’on porte les regards loin en arrière, sur les époques de bien de ses prédécesseurs au poste. Si la campagne annoncée ...