Mobile money : ce que gagne le petit opérateur

Jules Moly, âgé de 32 ans, doctorant en droit des affaires, s’est lancé dans le commerce des produits de téléphonie mobile depuis deux ans. Assis dans son kiosque ce jeudi à Yaoundé au lieu-dit Mvan, il attend que son fournisseur lui fasse le transfert d’argent pour débuter sa journée. « Je prends normalement 100 000 F pour le crédit de communication et 500 000 F pour les transactions financières que je vends tout au long de la journée. Il arrive qu’un gros client prenne tout cela en une opération. Dans ce cas, j’appelle le fournisseur pour qu’il me livre à nouveau. Mais c’est rare ces derniers temps », explique-t-il. D’après lui, c’est un commerce qui rapporte lorsque l’opérateur est situé dans un secteur où il y a de l’affluence. Dans son cas, il arrive à tirer son épingle du jeu parce que Mvan est un carrefour à forte concentration d’agences de transport pour Douala, Sangmélima, Garoua, Maroua, N’gaoundéré …, M. Moly affirme enregistrer en moyenne 200 à 300 clients par jour. En vendant ses 100 000 F de crédit de communication, il gagne 4000 F et pour les 500 000 F de transfert d’argent, il a 800 F comme commission. 
Dans les détails, lorsqu’un client fait un dépôt de 10 000 F, Jules Moly encaisse 17 F, pour 5000 F il a 8,5 F et pour 50 000 F il a 85 F. Il gagne également quand un client veut faire un retrait d’argent. 10 000 F équivaut à 58 F, 5000 F égale 30,5 F, pour 50 000 F il a 230 F, tandis que pour 100 000 F il a 400 F. Le transfert de crédit quant à lui, lui donne 400 F lorsqu’il vend 10 000 F, 200 F pour 5000 F, 40 F pour 1000 F, 20 F pour 500 F et 10 F pour 250 F. « Je travaille 7 jours sur 7. J’ai même des clients qui m’appellent le soir quand j’ai fermé. C’est le digital, les transactions se font à toute heure. Par mois, je peux réaliser entre 150 000 F et 200 000 F de bénéfice. Cela me permet de subvenir aux besoins de ma petite famille ». 
Si Jules Moly s...