Jeunesse et violence : mauvais ménage
- Par Armand ESSOGO
- 25 sept. 2023 12:00
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Il ne se passe plus un jour sans que des jeunes Camerounais ne défraient la chronique des faits divers. En famille, à l’école ou tout simplement dans les espaces de loisirs, notre jeunesse se donne en spectacle. La jeunesse se livre à des scènes pas très éloignées de la bestialité lorsque ces braves jeunes gens et jeunes dames ne versent pas tout simplement dans la vulgarité. Sous le fallacieux prétexte de la libération des mœurs, nos jeunes tournent progressivement le dos aux bonnes habitudes de notre pays. Notre légendaire pudeur est désormais jetée dans la poubelle. On lui préfère des astuces et modes de pensée promus sous d’autres cieux. La moindre observation d’un adulte est tournée en dérision, quand ce dernier a même la chance que le jeune homme ou la demoiselle en devenir lui accorde de son précieux temps. Au Cameroun, on vit à l’ère du « Breaking News » des travers d’une jeunesse choyée mais qui bascule chaque jour dans les égouts de la bravade de l’ordre établi. Une jeunesse qui refuse de s’accommoder de la bienséance et s’embourbe dans la violence. On entre subtilement dans l’univers nauséabond de la dépravation des mœurs.
Les exemples sont légion. Yaoundé, Douala, Kribi, Mbalmayo… affichent régulièrement des scènes dignes de l’état de nature. Dorénavant, des enfants sont devenus les bourreaux des autres enfants. Des adolescentes, à peine pubères, ont dans leur tableau de chasse de jolis trophées au point de massacrer une camarade, jugée un peu trop gourmande. A chaque publication de ces horreurs dans les médias, les récits sont à chaque fois saisissants. On a de la peine à admettre qu’il ne s’agit que d’enfants ! Des êtres innocents. Seulement, il n’y a rien d’angélique dans leurs attitudes. A peine l’année scolaire lancée, les vidéos virales des jeunes élèves en plein pugilat inondent la toile. Dans ce voyeurisme que nous devons à notre utilisation particulière des réseaux sociaux, nul ne se préoccupe de la douleur d’un parent qui vient de contracter un emprunt dans la tontine ou alors qui va faire face aux traites du crédit scolaire, mais qui découvre son rejeton en acteur de porno, ou en gladiateur en chef dans sa salle de classe.
Ce qui choque dans ces attitudes d’une autre époque, c’est bien l’attitude des camarades de classe. On a rarement vu, au cours de ces combats de rue, une personne s’interposer. Bien au contraire, c’est sous les vivats des acolytes conquis que ces délinquants bandent les muscles, distribuent coups de poing et coups de poignards aux camarades lorsque leurs enseignants ne passent pas à la trappe. A la suite de la diffusion de ces « faits d’armes » sur les réseaux sociaux, la surprise vient parfois de là où on l’attend le moins. Des parents, oui des parents, légitiment, arguments à l’appui, la violence des enfants sur leurs encadreurs et enseignants. Certains parents soutiennent même qu’il faut négocier avec l’enfant au lieu de le reprendre violemment. C’est leur point de vue. Dans une société ouverte aux idées nouvelles, ces opinions comptent. Elles ont même de la place tant que ce n’est pas votre enfant qui est impliqué ou un proche parent dans l’enseignement qui est ridiculisé.
Mais à la fin, qu’espérons-nous ? Que les anges descendent du ciel pour nous mettre à l’abri des dérives de la sexualité précoce de nos adolescents ? Comment comprendre que dans un pays qui a tout à construire, la jeunesse soit toujours impliquée dans des scandales sexuels ? Il est bien beau de s’abriter derrière la lutte contre les IST pour justifier l’enseignement de la sexualité à nos enfants dès la crèche. Ça fait « branché ». Mais un enfant a-t-il forcément besoin de savoir, dès l’école maternelle, ce que ses parents ont découvert en classe de sixième ? La banalisation du sexe et de la violence à la maison, à l’école, dans nos médias, dans nos bureaux et partout où vous voudrez, génère les drames comme ceux de Bonaberi ou de Brazzaville (Douala 3e) où des filles qui font commerce de leur corps occupent, sans honte, la Une des journaux. Ce que, jadis, nos mamans gardaient jalousement pour nos papas, est dévalorisé de nos jours par nos enfan...
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