Fraude sur l’identité des joueurs : un scandale de plus

La publication de la liste des joueurs retenus par club pour les play-offs qui démarrent ce week-end en Elite One a remis sur le tapis un sujet tabou : la fraude sur l’identité qui concerne parfois le nom ou l’âge des joueurs, et parfois les deux. Pas moins de 62 joueurs ont été épinglés par la Fédération camerounaise de football dans ce cadre. Même si le document, dont la diffusion n’est pas une première, est provisoire et que les équipes pouvaient faire des réclamations, l’affaire fait grand bruit. Le sujet était pourtant dans l’air ces derniers jours à la faveur de plusieurs décisions de la Commission d’homologation et de discipline de la Fecafoot. Victoria United avait été qualifié pour les play-offs en récupérant plusieurs points au terme de plaintes pour fraude sur l’identité de certains de ses adversaires. Six joueurs de Yong Sport Academy ont d’ailleurs été suspendus dans ce sens même si le club de Bamenda avait contesté cette décision. Sauf que Victoria United est désormais lui aussi incriminé même si ses responsables parlent d’erreur pour le cas de deux de ses joueurs dont Nathan Douala, qui faisait partie des 27 joueurs retenus pour la CAN en Côte d’Ivoire en début d’année et qui est désormais voué aux gémonies. 
Il faut dire que cette liste a été l’occasion d’ouvrir une boîte de Pandore. La question de la fraude sur l’identité de nos footballeurs date de plusieurs décennies. « Le mal est beaucoup plus profond notamment en ce qui concerne la double identité de ces joueurs car selon le fruit de mes enquêtes, plus de 70 % de nos footballeurs concernés. Il est en effet souhaitable que le foot camerounais puisse subir un minimum d’assainissement mais ça devrait commencer par les dirigeants qui eux-mêmes sont passés par là », commente Emile Zola Nde Tchoussi, rédacteur en chef de Sports-team et auteur de plusieurs enquêtes sur le sujet. De nombreuses stars camerounaises, et même africaines, ont été souvent au centre de scandales sur leur vrai âge sans que cela ne puisse être prouvé.

Un mal bien profond
Souvent découverts sur le tard en raison du football jeune qui est peu ou mal développé, de nombreux footballeurs ont eu recours à ces modifications soit de leur année de naissance, avec parfois des coupes « à la machette », avec du coup de nouvelles identités. L’arrivée de compétitions internationales pour les catégories inférieures a aussi ouvert une brèche favorisant cette pratique. Et cela concerne autant les hommes que les femmes. « Quand un joueur arrive à maturité sur le plan physique, autour de 20 ans, il a en réalité le niveau technique d’un joueur de 14 ans car il n’a pas beaucoup joué plus jeune, du fait de notre système de formation qui a échoué à ...