Haiti : un air de cacophonie

Entre un Etat en grande difficultés des groupes armés puissants, les Nations unies ont bien du mal à jouer les arbitres.

Les bandes armées
Depuis les années 1950, les bandes armées règnent en Haïti en étroite relation avec le pouvoir en place. Mais, depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, elles ont gagné en puissance et en autonomie, jusqu'à prendre le contrôle d'une partie de la capitale, Port-au-Prince. Jimmy Chérizier, 47 ans est le visage le plus visible du chaos actuel. L'homme, connu sous le nom de « Barbecue » dirige une alliance de gangs appelée « G9 ». Il est l'un des ennemis les plus farouches d’Ariel Henry dont il réclamait la démission depuis que ce dernier a prêté serment en tant que Premier ministre. Le chef du « G9 » est soupçonné d'avoir dirigé un massacre en 2018 au cours duquel des dizaines de personnes avaient été tuées. On pense aussi que Jimmy Chérizier a été à l'origine du blocage du terminal pétrolier de Varreux en 2021.
Johnson André, alias « Izo », 26 ans est un chef de gang aussi puissant que « Barbecue ». Il est un criminel impitoyable dont la bande se livre à des viols, enlèvements, trafics de drogue et d'armes, selon les Nations unies. Il est accusé d'entraver l'acheminement de l'aide humanitaire. Guy Philippe, 56 ans a participé au coup d'État contre le président Bertrand Aristide en 2004. En 2016, il s'est présenté au Sénat d'Haïti et l'a emporté. Mais quelques jours avant de prêter serment - ce qui lui aurait donné l'immunité des poursuites - il a été arrêté pour trafic de drogue et extradé vers les États-Unis où il a purgé une peine d’emprisonnement ferme de six ans. Sorti du cachot, Guy Philippe a ouvertement exprimé son désir d'être le prochain président d'Haïti et veut accéder au pouvoir par tous les moyens.

L’Etat haïtien
Il se bat comme il peut contre une insécurité chronique et une anarchie croissante face aux groupes criminels qui cherchent permanemment à renverser l’ordre constitutionnel. Des appels au secours sont lancés aux partenaires régionaux et internationaux. Les nouvelles autorités haïtiennes gagneraient à travailler à la création d’un environnement qui permettrait l’organisation d’élections libres, équitables et crédibles selon un calendrier clairement défini. L’Etat haïtien dispose d’une police handicapée par des problèmes matériels et des faiblesses structurelles. Cette police se caractérise par son sous-effectif. L’institution ne dispose pas d’équipements adéquats pour contenir l’expansion et la multiplication des gangs armés dans le pays. Elle est tributaire de l’aide étrangère. Pour être efficace, la mission doit surmon...

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