« Nous travaillons à susciter plus de candidatures féminines »

Clarisse Nehoudamadji Nailar, présidente du Conseil d’administration de l’Organisation des acteurs non-étatiques du Tchad.

On constate que les femmes sont nombreuses à être au-devant de la scène dans la campagne électorale en cours. Qu’est-ce qui justifie ce regain d’engagement ? 
L’on s’aperçoit que de plus en plus les femmes manifestent un intérêt à la gestion de la chose publique. Nous avons contribué à construire un leadership fort chez les femmes et les jeunes de sorte que ces deux franges de la population se trouvent les plus engagées dans les organes de gestion des élections, les formations politiques, leurs quartiers généraux et direction de campagne en vue de l’élection présidentielle. Il convient de noter avec satisfaction que très longtemps considéré comme l’apanage des hommes, le domaine politique est à ces jours fortement investi par les femmes même à un plus haut niveau avec des options stratégiques visant le changement de paradigme. Je voudrais parler de l’audace féminine affirmée par la candidature de Lydie Béassemda « Fédéraliste ». Non seulement elle est la seule femme parmi la dizaine de candidats, mais elle prône le fédéralisme tant souhaité. Ce qui n’est certes pas aisé face à la multitude des défenseurs de l’Etat unitaire. 

Lydie Béassemda se présente à la présidentielle pour la deuxième fois. Est-ce pour conquérir la magistrature suprême ou pour montrer à la femme tchadienne qu’il faut rêver grand ? 
Avec sa vision fédéraliste, je pense que la candidate justifie le vœu d’une grande partie de la population tchadienne encline ces derniers temps à un changement radical dans le mode de gouvernance. Au regard du contexte politique qui a prévalu très longtemps au Tchad, malgré l’avènement de la démocratie, de critiques sérieuses sur la faiblesse du mode actuel de gouvernance ont été exprimées, étant donné le retard dans le progrès socioéconomique. A l’issue de la transition dirigée par l’actuel président, de nombreuses circonscriptions administratives ont vertement manifesté leur souhait de passer à un mode de gouvernance autre que l’Etat unitaire décentralisé afin de donner la possibilité et la chance à chaque province de désigner ses gouvernants et de faciliter sa participation à la gestion de la chose publique. C’est ce désir ardent qui a occasionné des débats houleux lors du Dialogue national inclusif, continue de guider, si je peux le dire ainsi, le raisonnement d’une partie de la population. L’idéal qu’elle prône est de plus en plus admis par les citoyens. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu, malgré les grands défis à relever en tant que femme, son bon classement (troisième d’après les résultats), la première fois qu’elle s’était présentée en 2021.   

Quelles actions ont-elles été déployées pour susciter la motivation des femmes dans la politique ? 
La Cellule de liaison et d’information des associations féminines (CELIAF) a outillé et préparé les femmes à l’expression d’une citoyenneté responsable. Elle avait mis en place de grands programmes d&rsq...

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