Pêche illicite, non déclarée et non règlementée : le Cameroun poursuit son combat

Pour mettre fin aux pratiques décriées, le gouvernement a pris une série mesures.

En janvier 2023, le Cameroun avait été sanctionné par la Commission européenne, qui l’avait alors identifié comme un pays non coopérant dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (Pêche INN). Pour le cas d’espèce, certains experts affirmaient que ce carton rouge était davantage une sonnette d’alarme concernant quelques faiblesses que le Cameroun a en ce qui concerne le contrôle de la pêche pratiquée par les bateaux battant pavillon camerounais. La Pêche INN étant une pratique que le gouvernement, en tant que comptable de ce secteur, cherche à vaincre afin de mieux capter les retombées d’une activité légale et propre. Faut-il le rappeler, la pêche INN est une activité qui a lieu à la fois en haute mer (zone internationale) et dans les zones relevant de la juridiction nationale. Elle concerne tous les aspects et toutes les étapes de la capture et de l’utilisation du poisson, et elle peut parfois être associée au crime organisé. La pêche illicite consiste à mener par des navires nationaux ou étrangers dans les eaux relevant de sa juridiction d’un Etat sans la permission des autorités de cet Etat, ou en contravention des lois et règlements. Cette catégorie de pêche est menée par des navires battant pavillon des Etats parties à une organisation régionale de gestion des pêches mais qui contreviennent aux mesures de conservation.  
Les activités liées à la pêche INN font perdre au Cameroun en moyenne 20 milliards de F de recettes fiscales chaque année. On parle également d’à peu près 100 000 tonnes de poisson capturées mais, ces données pourraient être minorées, tant il est vrai que « quand quelque chose n’est pas déclarée, on a du mal à pouvoir la quantifier, ce qui veut dire qu’il est difficile d’évaluer son impact sur une activité donnée, vu qu’il y a forcément des personnes qui passent sous le radar », expliquait dans les colonnes de Cameroon Tribune, Dr Joseph Achille Yepka, sous-directeur de la pêche industrielle et artisanale au ministère de l’Elevage, des Pêches et des industries animales. Mais il reste que la pêche INN est un fléau parce que cela s’attaque aux ressources halieutiques, très importantes pour la sécurité alimentaire.  
Heureusement, depuis quelques années, le gouvernement ainsi que divers acteurs sur le terrain travaillent à éliminer cette gangrène. Des contrôles sont régulièrement effectués sur les eaux, avec des saisies de produits, équipements et matériels. Une association partenaire de l’Etat dénommée African marine mammal conservation (Ammco) sensibilise les pêcheurs sur l’importance de la mégafaune aquatique et leur fait garder en esprit les lois qui les protègent. « Nous effectuons des c...

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