Interview : « Notre préoccupation est de parvenir à la modernisation de notre état civil »

Georges Elanga Obam, ministre de la Décentralisation et du Développement local.

 

On parle de digitalisation de l’état civil depuis des années. Où en est-on ?
La préoccupation du gouvernement camerounais depuis quelques années est de parvenir à la modernisation de notre état civil, en l’arrimant aux meilleurs standards internationaux en la matière. La digitalisation du système d’état civil camerounais, s’agissant notamment de la déclaration, de l’enregistrement des faits d’état civil, ainsi que de l’établissement et de la délivrance des actes d’état civil, participe de cette volonté non seulement de moderniser l’état civil, mais aussi de disposer de statistiques fiables des faits d’état civil, ce qu’on appelle « Vital Statistics ». Le processus de digitalisation a donc été pensé et déclenché depuis quelques années, sous la conduite du Bureau national de l’état civil (Bunec), avec l’appui de nombreux partenaires auxquels je renouvelle la gratitude du Gouvernement. Il s’agit sans prétendre à l’exhaustivité, du Pnud, de la Coopération allemande à travers le Programme d’appui à la modernisation de l’état civil (Pamec), de KOICA, de la Banque mondiale, de l’Agence française de développement (AFD).
Les nombreuses initiatives conduites depuis 2020 ont effectivement permis d’expérimenter la digitalisation dans de nombreux centres d’état civil à travers le pays. Ces projets pilotes d’informatisation de l’état civil ont couvert 44 centres d’état civil principaux (communes) et ont consisté notamment en : la mise sur pied d’un système de reprise des archives d’état civil (numérisation des actes d’état civil antérieurement délivrés) ; le développement et l’expérimentation d’un logiciel de digitalisation des actes d’état civil ; la mise en place d’un système de production des statistiques des faits d’état civil enregistrés ; le début de l’interconnexion entre les centres d’état civil informatisés et le Bunec au niveau régional et central, pour le transfert des actes digitalisés. Il se dégage globalement du bilan statistique de ces expériences pilotes, les chiffres ci-après : 800 000 archives d’état civil numérisées, 50 767 actes de naissances digitalisés, 2 786 actes de mariages digitalisés et 2 798 actes de décès digitalisés.
Comme vous pouvez le constater, un travail important a été fait dans la perspective d’une implémentation réussie de la digitalisation, en prélude à son intégration dans l’ordre juridique interne, ce qui est effectif depuis la promulgation de la loi n° 2024/016 du 23 décembre 2024 portant organisation du système d’enregistrement des faits d’état civil au Cameroun.


Le processus ne peut-il pas aller plus vite ?
Si l’on s’en tient à ce qui a déjà été fait et que je viens de résumer, il ne serait pas approprié de penser que le processus traine, puisque la loi qui désormais donne force juridique à la digitalisation n’est que de promulgation très récente. Il est évident que l’expérience déjà engrangée à travers la phase pilote que j’ai mentionnée, constitu...

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