Armes blanches : circulation restreinte dans le Mfoundi
- Par Lucien BODO
- 29 janv. 2025 08:06
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Le préfet Emmanuel Mariel Djikdent a signé un arrêté le 24 janvier dernier, dans le but de mettre un terme à la recrudescence des crimes perpétrés à l’aide de ces outils au cours des derniers mois.
Les poignards, machettes, couteaux, lames, rasoirs, et autres sont désormais sous surveillance à Yaoundé. C’est la substance d’un arrêté signé le 24 janvier dernier par le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent. La mesure est prise à cause de malfaiteurs qui se servent de ces outils pour en faire des engins de la mort. Avec ces armes blanches, ils se livrent aussi à des agressions dans des taxis, à bord de motos ou dans des coins obscurs de la capitale, la nuit tombée. Mais parfois aussi, des attaques sans discrimination de victimes sont enregistrées en plein jour. Un diplomate étranger et son épouse ont ainsi été pris pour cibles au mois d’octobre 2024. D’après nos informations, des cas d’assassinats et de viols ont déjà été enregistrés depuis le début de l’année. Kondengui, la Poste centrale, ou encore Emana sont quelques quartiers et lieux de la ville évoqués.
Les services de sécurité notent également que plusieurs adolescents, généralement sous l’effet de produits psychotropes, se retrouvent dans les rangs de ces brigands. Afin d’en finir avec ces activités criminelles, le dispositif de prévention et de riposte a été renforcé. Le préfet du Mfoundi estime en effet que des mesures fortes et ciblées s’imposent pour mettre les criminels hors d’état de nuire. Pour CT, Emmanuel Mariel Djikdent fait le point de la situation et donne des assurances quant à la détermination des forces de maintien de l’ordre et des autorités administratives à continuer à protéger les populations et leurs biens, pour que la capitale reste une ville sûre. Entretien.
Monsieur le préfet, vous avez signé un arrêté le 24 janvier dernier pour restreindre la circulation des armes blanches dans le Mfoundi. Quelles sont les raisons qui ont motivé cette mesure ?
Nous voulons d’une capitale sûre, où la sécurité des personnes et de leurs biens est garantie. C’est justement ce à quoi s’attellent les forces du maintien de l’ordre, placées sous l’autorité administrative. Concernant cet arrêté qui interdit le port et la détention de tout type d’armes blanches en milieux inappropriés, il a été donné de constater, lors des « opérations coup de poing » que les forces de l’ordre entreprennent, que les délinquants pris sont toujours détenteurs de couteaux. On a enregistré des cas d’agressions et de bagarres mortelles. Et c’est toujours par ces outils. Nous ne voulons pas créer une panique au sein de nos populations en évoquant ici tous les cas que nous avons connus depuis les six derniers mois. Nous voulons plutôt affaiblir les hors-la-loi en s’attaquant aux méthodes qui facilitent l’accomplissement de leur sale besogne. La criminalité ne saurait être un métier ou une profession pour certains. Ceux-là n’ont pas de beaux jours devant eux s’ils ne changent pas.
Dans cet arrêté, vous dites que les armes blanches ne doivent plus circuler dans des milieux inappropriés. Qu’entendez-vous exactement par « milieux inappropriés » ?
Vous savez que chaque objet a sa place, son utilité et son lieu. Alors, si vous avez un couteau dans votre cuisine ou dans une boucherie, il n’y a pas de problème jusque-là. Vous avez des ciseaux dans un salon de coiffure ou dans un atelier de couture, pas de problème. Cependant, si on vous retrouve avec le même couteau à l'esplanade d'un stade de football ou au Parcours Vita, dans un bosquet en journée ou la nuit, ou que vous êtes à l'entrée d'une banque avec une arme blanche dissimulée, il est évident que vous n’avez pas de bonnes intentions. On vous interpelle pour préparatifs dangereux et vous êtes traduit par devant le procureur de la République aux fins de droit. En somme, milieu inapproprié ici s’entend comme lieux, espaces ou environnement où la présence et la détention de ces armes blanches ne sauraient ni s’expliquer ni se justifier, s’agissant de leur usage normal. Les forces de l'ordre chargées de l’application de cet arrêté sont très professionnelles sur le terrain. Elles sauront faire preuve de discernement.
Sur le terrain, quelles mesures ont été prises contre l’insécurité persistante dans le département, surtout en cette année électorale ?
Nos missions, dans le cadre la police administrative, nous exigent d'assurer la sécurité des personnes et des biens en tout temps. Cependant, il peut arriver que des situations ou événements entraînent des dispositions particulières ou spécifiques. C’est le cas de la CAN et des fêtes de fin d'année et de nouvel An. En tout cas, l'option est toujours que tout se passe bien. C'est ce qu'englobe l'expression courante quand nous disons « Que les gens vaquent librement à leurs occupations ». C'est-à-dire que rien ne vienne perturber l'ordre normal des choses. Vous avez observé que pendant la période des fêtes de fin d'année et de nouvel An, les malfrats n’avaient pas un périmètre pour se mouvoir. Je remercie les chefs de corps qui ont bien voulu nous renforcer en effectifs. Pour votre question, je me bornerais simplement à dire que nous prenons toujours des dispositions relativement aux périodes d’avant, pendant et après. Je n’en dirais pas plus parce qu'il ne faut jamais montrer la couleur de l’hameçon au poisson. J’invite à la collaboration des populations avec les autorités et les forces du maintien de l’ordre et à la dénonciation de toute personne dangereuse et des activités malveillantes autour de n...
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