« Les équipes de médiations devront travailler en étroite collaboration avec toutes les parties »

Dr. Mariette Edimo Mboo, chargée de cours, enseignante permanente à l’Institut des Relations internationales du Cameroun (IRIC).

Récemment, deux blocs régionaux africains se sont réunis en Tanzanie et ont exigé une inclusion des groupes rebelles du M23 à la table du dialogue. Quel est votre avis sur cette proposition ?
La décision des deux blocs régionaux africains de demander l’inclusion des groupes rebelles du M23 à la table du dialogue est un développement important dans la recherche d’une solution pacifique au conflit en République démocratique du Congo (RDC). Cette initiative vise à résoudre les problèmes de sécurité et humanitaire dans la région, exacerbés par les activités du M23. Il est essentiel tout de même que toutes les parties prenantes soient représentées dans les discussions pour trouver une solution durable. Cependant, il est crucial de garantir que les groupes rebelles respectent les conditions préalables à la négociation, telles que la cessation des hostilités et la libération des otages. La Tanzanie, quant à elle, en tant qu’hôte de la réunion, joue un rôle clé dans la promotion de la paix et de la stabilité dans la région. La coopération entre la Tanzanie et le Rwanda, ainsi que d’autres pays de la région, est essentielle pour trouver une solution pacifique au conflit. En fin de compte, l’inclusion du M23 à la table du dialogue est une étape nécessaire, mais elle doit être accompagnée d’une volonté ferme de trouver une solution pacifique et de respecter les droits de l’Homme. Les parties prenantes doivent travailler ensemble pour créer un environnement propice à la paix et à la stabilité dans la région.


Lors du même sommet, trois anciens dirigeants africains (Obasanjo, Kenyatta et Desalegn) ont également été nommés médiateurs du conflit, en plus des groupes religieux. Quelles sont les chances de ces équipes de médiation d’apporter la paix ?
La chance de succès de ces équipes de médiation est encourageante car elles réunissent des acteurs africains expérimentés ainsi que des groupes religieux. Les anciens dirigeants africains, nommés médiateur, avec leurs expertises et leurs connaissances du contexte régional, peuvent faciliter les discussions et trouver des solutions acceptables pour toutes les parties. De plus, l’implication des groupes religieux peut contribuer à apaiser les tensions et à créer un climat de confiance. Les leaders religieux peuvent jouer un rôle important dans cette médiation en raison de leur influence et de leur crédibilité auprès des communautés. Il est important de noter que la médiation est un processus complexe et délicat, qui nécessite une approche nuancée et une compréhension profonde des enjeux et des intérêts en jeu. Les équipes de médiations devront travailler en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes pour trouver une solution durable mais surtout équitable.


Depuis le début du conflit, l’UA n’a pas condamné le Rwanda malgré les informations selon lesquelles les autorités de Kigali soutiendraient le M23. Cette attitude de l’UA ne constitue-t-elle pas un obstacle à la paix ?
De manière sincère, il faut dire qu’effectivement, l’UA n’a jusqu’ici pas condamné explicitement le Rwanda pour son soutien au M23, malgré les preuves croissantes de cette implication. Cette attitude de l’UA peut constituer un obstacle à la paix dans la région. En effet, la résolution de ce conflit nécessite une condamnation claire et ferme des actes du Rwanda et du M23. L’absence de condamnation de la part de l’UA peut être perçue comme une forme de tolérance ou même de légitimation de ces actes, ce qui peut encourager le Rwanda et le M23 à poursuivre leurs actions. Cependant, il n’est pas superflu de noter que le Conseil de ...

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