Processus de paix en RDC : que peuvent les multiples médiations ?

Quel argument faut-il finalement utiliser pour convaincre les principaux protagonistes de la crise à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) à faire taire les armes ? Quel discours tenir pour apaiser les cœurs et conduire à un arrêt des hostilités en vue d’une sortie définitive de crise dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, deux provinces congolaises passées depuis quelques semaines sous le contrôle du Mouvement du 23 mars (M23) ? L’exercice paraît risqué et même une perte de temps inutile à l’allure où vont les choses. Sur le terrain, l’on semble assister à un véritable dialogue de sourds entre médiateurs et protagonistes. Car, depuis la résurgence en février 2021 de cette rébellion soutenue par le Rwanda, les nombreuses missions de médiation ne parviennent pas jusqu’ici à calmer le jeu. Le processus dit de Luanda, confié à l'Angola par l'Union africaine, a échoué en décembre 2024 après l'annulation à la dernière minute d'un sommet au cours duquel un accord de paix devait être signé. Tandis que celui de Nairobi, confié à l’ancien président kényan, Uhuru Kenyatta, par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (CEA) ne s’est pas achevé non plus. 
A l’heure actuelle, plusieurs missions de facilitation s’activent pour concilier les différentes positions. A l’instar des Processus de Luanda et Nairobi qui ont été fusionnés avec pour mission de superviser les négociations en vue d’un cessez-le-feu durable à l’Est de la RDC. Placée sous la facilitation de l’ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta, de l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo et de l’ex-Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, cette initiative a pour mission de s’assurer de l’application du cessez-le-feu entre belligérants. Et aussi de coordonner l’aide humanitaire au profit des populations affectées par le conflit, d’exhorter les acteurs à des discussions politiques pour aboutir à une paix durable. Peut-on espérer que ce jumelage fasse bouger les lignes là o&ugr...