Extrême-Nord : deux cas de polio détectés

Halima Hadji, 9 ans et Moustapha Hammadou, 5 ans, ne connaîtront plus jamais la joie de courir, sauter et danser comme les autres enfants de leur âge. Depuis le mois de décembre 2024, ils sont paralysés. D’après le Dr Pierre Empereur Amta, chef du centre médical de Logone-Birni, des examens ont confirmé qu’ils sont atteints de poliomyélite. Une maladie incurable causée par le poliovirus. Ces cas confirmés en l’espace de quelques mois, alertent les autorités sanitaires sur une résurgence de la poliomyélite dans la région.
La polio est une maladie infectieuse qui attaque le système nerveux et peut entraîner une paralysie irréversible, principalement chez les jeunes enfants. Grâce aux campagnes de vaccination, elle avait pratiquement disparu. Mais ces nouveaux cas soulèvent des inquiétudes quant à la couverture vaccinale et aux conditions sanitaires dans certaines zones reculées. Une équipe du Programme élargi de vaccination (PEV) du ministère de la Santé publique, dirigée par Jean-Claude Napani, chef section de la division de la communication du PEV national, s’est rendue dans ces différentes localités pour évaluer la situation. 
Dans ces zones enclavées, les campagnes de vaccination font face à plusieurs obstacles. « Certaines localités sont inaccessibles, surtout en saison de pluies. Il faut parfois utiliser des pirogues ou marcher sur de longues distances », explique Augustin Dama, chef du centre de santé intégré de Madalam. Au-delà des difficultés géographiques, les croyances culturelles freinent aussi la vaccination. « Certains pensent que les vaccins contiennent des substances qui empêcheront de procréer ou que c’est une tentative d’empoisonnement », ajoute-t-il. Pourtant, la vaccination reste la seule arme efficace contre la polio. Avec l’appui de partenaires, des chaînes de froid ont été insta...