Présidentielle au Gabon : une campagne à plusieurs vitesses

Le déploiement des huit candidats en course pour le scrutin du 12 avril prochain est inégal, avec une nette domination du président Brice Clotaire Oligui Nguema.

Le fait ne passe pas inaperçu aux yeux de ceux qui débarquent fraîchement à Libreville. Au sortir de l'aéroport international Léon Mba, les affiches géantes de Brice Clotaire Oligui Nguema happent la vue. La voie rapide qui part de cette porte d'entrée du Gabon au Port d'Owendo, en passant par le Boulevard du bord de mer, est pavoisée d'effigies de campagne du président de transition, tantôt en costume, tantôt dans un bain de foule ou en tenue de chantier. L'image de celui qui entend briguer la magistrature suprême le 12 avril prochain, après dix-neuf mois de transition militaire, inonde les rues de Libreville. Son slogan « C'Bon » et ses gadgets de campagne sont visibles partout. Le journal des élections, initié par la Haute autorité de la communication (HAC) et diffusé sur la chaîne publique, Gabon 1ere, passe en boucle des génériques à la gloire du président-candidat. 
Le Parti démocratique gabonais (PDG), l'ancien parti au pouvoir, plusieurs autres formations politiques de l'opposition, la société civile, les commerçants et les transporteurs sont également mobilisés derrière Brice Clotaire Oligui Nguema. Beaucoup d'artistes gabonais ont écrit des chansons vantant les qualités de l’« homme du 30 août 2023 » qui  font fureur dans les bars, snacks, milieux populaires et les ondes. Tambour battant et dans un show à l'américaine, Oligui Nguema effectue allègrement une tournée nationale à travers les neuf provinces du Gabon.
En face, ses adversaires semblent afficher un déploiement quelque peu timide sur le terrain. Un tour de Libreville ne laisse pas voir un véritable engouement de ces derniers. Indépendants et anonymes pour la plupart, beaucoup, faute de moyens, préfèrent le porte-à-porte et quelques rassemblements autour de Libreville et dans quelques provinces. Les plateaux de télé et de radio, les réseaux sociaux sont mis à contribution pour toucher l'électorat. Une fragilité de l'opposition que d'aucuns expliquent par la nouvelle Constitution qui écarte plusieurs poids lourds de la scène politique gabonaise. A l'instar de de l'ancien vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou et du...

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