Mbam et Kim : la grande mue

Avec le passage de la route nationale n°15 reliant Batchenga et Tibati, ce département de la région du Centre connaît une transformation remarquable.

Ça roule désormais plus vite sur la Nationale n°15. Entre Batchenga et Yoko, le voyage est plus que jamais confortable avec le passage du bitume qui se poursuit au-delà en direction de Tibati dans la région de l’Adamaoua. Les tracasseries liées aux bourbiers, nuages de poussière, en fonction des saisons, nids-de-poule et autres ponts cassés ou délabrés, d’il y a quelques années, relèvent dorénavant d’un triste souvenir. En y repartant, nombre de personnes y ayant séjourné, 10 années plus tôt, se croiraient certainement en train de rêver face à cette métamorphose. A bord d’un 4x4, l’on peut aisément ravaler, dans un sens comme dans l’autre, les 260 km qui séparent Yaoundé et Yoko en deux heures et 30 minutes. Or, à l’époque sur cette piste en terre l’on trouvait régulièrement de gros porteurs et de vieilles guimbardes couchés au sol ou en panne et pouvait passer entre 8 heures et deux jours sur la même distance. Le tout pour arriver à destination épuisé et le corps couvert de poussière ou de boue. 
Ntui et Yoko, deux localités du département du Mbam et Kim, jadis restées dans la conscience collective comme deux bourgades perdues en pleine forêt, sont aujourd’hui des villes coquettes et attrayantes qui, chaque jour, dévoilent leur charme. Habitat, marchés, infrastructures sociales et touristiques modernes sont de plus en plus visibles au grand bonheur des populations. Les 22 km de voiries dont les deux localités bénéficient, facilitent la mobilité urbaine. « Avant le passage de cette route, il était difficile de partir d’un quartier à l’autre à cause de la boue en saison des pluies. Aujourd’hui, avec le bitume, les déplacements sont plus faciles », se réjouit Angeline Ateba, habitante de Ntui. L’éclairage public n’est pas en reste. Comme pour en rajouter au bonheur des citadins, la nuit tombée, des lampadaires solaires illuminent le long des rues et des carrefours. « Auparavant, Yoko ressemblait à un simple village, une fois la nuit tombée. De nos jours, les gens peuvent se balader et se coucher tard sans plus trop de pression fuyant le noir. Les nuits sont désormais plus longues et animées », ajoute Pierre Yambo, commerçant à Yoko. 
Ces deux arrondissements du Mbam et Kim font partie du village planétaire grâce à...

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