Survie de la filière : le grand combat des aviculteurs

Après un cycle de production assez couteux, les producteurs doivent encore réussir à surmonter l’instabilité du marché pour écouler leurs sujets et rentrer dans leur investissement.

Il est près de 12h, par un mardi du mois de mai et Ulrich Abéga, revendeur de poulet au marché de Mvog-Ada tente en vain d’attraper quelques clients. Son stock est encore plein et c’est à peine s’il réussit à vendre. A côté de lui, d’autres revendeurs, hommes comme femmes, se lancent également à la recherche d’acheteurs, brandissant leurs belles et rondes bêtes à qui veut, à coup de slogans aguicheurs « je vends, je perds », « maman bonheur est là », « bon poulet, pas chers » … Cherté de la vie, prix de vente élevé ou manque de volonté, toutes les hypothèses passent dans l’esprit de ces revendeurs pour justifier cette timidité du marché. A l’observation la filière avicole fait face à un profond malaise et les éleveurs, déjà à bout, ne savent plus à quel saint se vouer. « Le marché est mort. En plus du coût élevé de la production, il faut encore trouver le moyen d’écouler les poulets rapidement pour éviter les pertes », explique Félix Ndjongou éleveur. Ajoutés à cela, des cas de maladie et qui conduisent à des morts en masse de sujets dans les fermes. 
Pour Mélanie Foula, une autre avicultrice, cette situation est d’autant plus préoccupante que les bêtes reçoivent pourtant les soins sanitaires nécessaires à travers les vaccins. « Je doute qu’ils soient de bonne qualité, car à peine administrés, ces vaccins font beaucoup de morts. Ce qui créé un gros manque à gagner pour nous. Résultat des courses, nous n’arrivons pas à faire les bénéfices escomptés et sommes obligés de nous contenter de vendre selon la tendance du marché », raconte-t-elle. Justement, cette situation est fortement décriée par les éleveurs qui estiment être pris au piège de la loi du marché. En période d’abondance, les poulets sont presque bradés, les éleveurs peuvent faire du chiffre seulement lors des périodes où le poulet se fait rare et durant lesquelles le poulet se vend à prix d’or. 
On est bien loin de l’époque où les fermes de grande taille pullulaient à travers le pays. La grippe aviaire, puis le Covid-19 sont passés par là respectivement en 2016 et en 2019, laissant de gros éleveurs sur le carreau. « La plupart des grandes fermes sont vides. 50% d’éleveurs ont jeté l’éponge, le reste est en train de suivre », déplore Félix Ndjongou. L’aviculteur qui a survécu à ces multiples crises, s’appuie sur ses fonds propres et autres tontines pour faire tourner son activité. Ceci d’autant plus que la filière avicole ne bénéficie plus d’accompagnement de l’Etat comme d’autres filières par ailleurs, les banques n’accordent plus facilement de crédit compte tenu des risques élevés.
Cependant, conduire un &eac...

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