Mariam Malla : la sentinelle du savoir

C’est une chance qu’elle n’a pas eue. Le mariage et l’accouchement l’en ont privée en 1996. Mariam Malla est la figure de la scolarisation pour tous, et davantage des petites filles à Makary. Du haut de ses 49 ans, ce leader communautaire qui occupe la tête de 12 groupements d’intérêt commun veille à ce qu’aucun enfant ne rate sa chance de grappiller des connaissances sur les bancs de l’école. Avec les autres femmes qui constituent ces regroupements principalement agricoles, elle apporte une bouffée d’oxygène pour que le centre de Programme d’éducation accélérée de leur localité tourne à plein régime. D’autant que désormais, les parents d’élèves doivent prendre le relais pour le paiement des moniteurs dans cet établissement, et davantage pour encourager les mamans à libérer leurs tout-petits. « Il faut que la jeune fille aille à l’école. Une jeune fille est passée par ce centre de PEA, puis est allée au lycée et est devenue présidente de la coopérative. C’est ce qui nous encourage. Cela nous fait plaisir de voir nos enfants grandir de cette manière », assure Mariam Malla.
Concrètement, Mariam Malla et les plus de 100 dames regroupées dans ces GIC reversent une bonne partie des revenues de leurs activités dans les caisses de l’école pour assurer les charges principales. Une décortiqueuse de riz reçue en appui les aide. « Nous utilisons cette décortiqueuse depuis le jour où elle a été mise à notre disposition. Maintenant, tous nos enfants vont à l’école. Chaque semaine, nous décortiquons le riz des femmes qui se rendent dans les villages environnants pour le vendre dans différents marchés. Il y a les marchés de Makary, Bogoy, Afadé, entre autres. Nous avons des femmes désignées pour y vendre le riz qu’on décortique ici », indique-t-elle. L’activité portée par ces dames a déjà permis de régler les salaires de six enseignants depuis le mois de février 2025. « Nous ne pouvons pas les payer à la m&eci...