Logone-Birni : dans le fief des « retournés »

Mardi 13 mai 2025 est jour de concours d’entrée en 6e et en première année technique sur l’étendue du territoire camerounais. 617 candidats de Logone-Birni répondent présent à l’appel ce jour. L’arrondissement situé à 40 km de Kousseri, dans le département du Logone-et-Chari, région de l’Extrême-Nord, ne fait pas exception. Le Lycée technique de Logone-Birni, encore Collège d’enseignement technique industriel et commercial (Cetic) quelques mois auparavant, compte l’un des plus gros contingents. 114 élèves du primaire frappent à sa porte. Eux que les 44°C de ce mardi ne découragent pas. Une belle brochette des candidats vient du Centre du programme d’éducation accélérée (PEA), à moins de trois kilomètres du lycée. Dans les salles, ils se distinguent aisément par leur uniforme. Parmi eux, Suzanne Tikamda, 13 ans. Bonnet noir sur la tête, la petite fille espère une entrée dans la spécialité Economie sociale et familiale (ESF). Arrivée au Centre PEA en 2022 dans la cohorte 2, elle s’imagine, dans quelques années, policier, médecin ou ministre.
La diversité est devenue une seconde nature par ici. Surtout que les conflits inter-communautaires tendent à renforcer les clivages, autant que l’insécurité créée par Boko-Haram. « Nous avons principalement des déplacés et des retournés ici à Logone-Birni. Grâce au soutien de Plan International, les kits scolaires et les frais d’examen de ces enfants ont été payés », assure Chérif Assana, inspecteur d’arrondissement de l’éducation de base de Logone-Birni. La même diversité est visible dans le secondaire. « Nous avons enregistré 34 candidats du centre de PEA de la ville de Logone-Birni. C’est la deuxième fois que nous accueillons ces enfants. Ils composent tous sur la base des mêmes épreuves que les élèves du système formel », relève Alamine Mahamat, proviseur du Lycée technique.
La vie n’aurait pas été si rose sans les trois bâtiments rénovés pour accueillir ces enfants depuis 2022. A Logone-Birni, les principaux bénéficiaires v...