Issa Tchiroma et Bello Bouba, candidats à la présidentielle : « Il n’y a rien de nouveau »

Pr. Jacques Fame Ndongo, Secrétaire à la Communication du Comité centrale du Rassemblement démocratique du Peuple camerounais.
Monsieur le ministre d’Etat, en une semaine, le RDPC vient de perdre deux alliés qui ont décidé de redevenir des concurrents dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Aviez-vous vu venir ces développements ?
Oui, Monsieur le président de la République, président national du RDPC, avait vu venir ces développements. Et ces défections ne l’ont guère surpris. Il avait décodé, depuis belle lurette, les signes prémonitoires de ces départs qui participent du jeu politique classique, dans une démocratie libérale et avancée. Il ne condamne aucun parti politique, pour autant qu’il respecte les lois et règlements de la République.
Il savait donc que certains de ses ministres préparaient une fracture ?
Bien sûr. Il le savait, de manière apodictique. Je vous rappelle qu’il est l’homme le plus renseigné de la République. Je subodore qu’il connaît d’autres secrets.
Lesquels par exemple ?
Même si j’étais dans le secret des Dieux, je ne vous en dirais pas plus. Or, tel n’est pas le cas, puisque je ne suis point dans le secret des Dieux.
Comment les instances du parti vivent-elles ces départs ?
Avec sérénité et vigilance. Sérénité, parce que ces départs participent du jeu politique normal. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Vigilance, parce que rien n’est acquis en politique. Les revirements à 360° degré sont toujours possibles (je ne dis pas probables). L’homme politique majeur est celui qui sait maîtriser les contradictions, les antagonismes, les trahisons, voire les incertitudes et les soubresauts.
D’après vous, cette situation est-elle de nature à mettre le RDPC à l’étroit, notamment dans l’un de ses bastions que constitue le septentrion ?
Non ! Les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord et du Nord sont acquises majoritairement au RDPC et au leadership du président Paul Biya. Les défections sont classiques. Les ralliements aussi. Qui vivra, verra.
Envisagez-vous une stratégie particulière pour conserver l’électorat dans cette partie du pays ?
La stratégie est simple : fidéliser l’électorat acquis, persuader l’électorat flottant, convaincre l’électorat hostile et contrecarrer démocratiquement l’électorat irréductible. Le président Paul Biya a un bilan largement positif, un projet politique futuriste et une vision attractive pour les jeunes, les femmes, les aînés et toutes les strates socio-professionnelles. Certes, il n’a pas un bâton magique pour métamorphoser le Cameroun en une fraction de seconde. Mais, sa détermination, son patriotisme, son expérience, sa dextérité politique, son charisme, le prestige dont il jouit sur la scène internationale, et le soutien massif de la majorité des Camerounais le créditent d’une efficacité stratégique irréfutable. Evidemment, cette stratégie ne saurait être dévoilée ici et maintenant.
Cette porte ouverte aux départs de certains de vos alliés ne vous fait-elle pas craindre d’autres ?
La porte n’est pas ouverte. Mais certains décident de l’ouvrir. C’est leur décision souveraine. Et le RDPC la respecte. Dans une démocratie, chacun assume ses choix. Mais, chacun est astreint au strict respect des lois et règlements de la République. La fidélité et la sincérité existent en politique. L’infidélité aussi. Mais, ce qui caractérise la politique, c’est la liberté. Liberté de dire oui, liberté de dire non. La seule liberté qui n’existe pas, c’est celle de transgresser les lois et règlements de la République, car, nul n’est au-dessus de la loi, et nul n’est censé ignorer la loi. Cette vérité fonctionne depuis l’antiquité jusqu’à ce jour, dans tous les pays du monde.
Vous semblez actuellement moins offensifs que vos adversaires. Repli stratégique ?
Le RDPC est toujours en campagne. Il est d’attaque et il veille en grain, sans naïveté, sans somnolence, sans faiblesse ou torpeur et sans férocité. Il n’est tenté par aucun repli stratégique. Le Comité central, les délégations régionales, les délégations départementales, les sections, les sous-sections, comités de base et cellules quadrillent systématiquement le terrain politique rural, semi-urbain et urbain. Dans tous les villages et tous les quartiers des villes, nous sommes présents et nous travaillons pour fidéliser, persuader, convaincre ou, le cas échéant, contrecarrer nos adversaires avec méthode et dans la légalité républicaine.
Où en est le RDPC dans la prépara...
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