« Nous envisageons la création d’un Fonds national de santé »
- Par Elise ZIEMINE NGOUMOU
- 24 juil. 2025 11:59
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L’éclairage du ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie.
Monsieur le ministre, le 3 février au lendemain de la suspension des financements américains dans certains programmes en santé, vous avez annoncé dans un communiqué, la prise de mesures en vue d’assurer la continuité de la prise en charge du VIH, de la tuberculose et du paludisme. Où en est-on aujourd’hui ?
Effectivement, au lendemain de la suspension temporaire des financements américains, notamment ceux du PEPFAR et de l’Initiative présidentielle contre le paludisme (PMI), nous avons immédiatement mis en place un plan de contingence. Ce plan est articulé autour de trois axes : le redéploiement des ressources internes, la mobilisation des partenaires techniques et financiers alternatifs, et le renforcement de la coordination régionale. Aujourd’hui, je peux vous assurer que la continuité des soins a été globalement maintenue. Les formations sanitaires et les organisations communautaires ont poursuivi la dispensation des services essentiels, notamment la distribution des antirétroviraux, des moustiquaires imprégnées et des traitements antituberculeux. Nous avons également renforcé la surveillance épidémiologique pour éviter toute rupture de traitement, en particulier dans les zones les plus vulnérables comme l’Extrême-Nord et le Nord-Ouest.
Le budget 2026 est en pleine préparation. Que prévoyez-vous comme sources de financement pour combler durablement le vide ?
Le budget 2026 est une opportunité pour repenser notre modèle de financement de la santé. Nous avons engagé des discussions avec le ministère des Finances pour augmenter la part allouée à la santé dans le budget national. Par ailleurs, nous explorons des mécanismes innovants de financement, notamment les partenariats public-privé, les taxes de solidarité sur certains produits de consommation, et la mobilisation de la diaspora. Nous avons également intensifié notre plaidoyer auprès de bailleurs multilatéraux comme le Fonds mondial, l’Union européenne, et les agences onusiennes, afin de diversifier nos sources de financement et réduire notre dépendance vis-à-vis d’un seul partenaire.
Entre temps, l'Alliance mondiale pour les vaccins (Gavi) a également annoncé la fin d’éligibilité du pays en 2027. Avez-vous déjà engagé des réflexions afin que les services de vaccination ne soient pas perturbés au Cameroun à partir de 2027 ?
Absolument. L’annonce de la sortie progressive du soutien de Gavi à partir de 2027 constitue un signal fort qui nous engage à anticiper avec rigueur et responsabilité. Dans cette perspective, j’ai récemment effectué une visite de travail au siège de Gavi, porteur d’un message du chef de l’État. Ce message visait, d’une part, à réaffirmer l’engagement du Cameroun aux côtés de Gavi dans la lutte contre les maladies évitables par la vaccination, et d’autre part, à initier un dialogue stratégique pour assurer une transition harmonieuse vers un financement autonome de notre programme national de vaccination.
Dans ce nouveau modèle, le Cameroun s’est engagé à augmenter progressivement de 20 % son budget dédié à la vaccination, jusqu’à atteindre une couverture complète des besoins. Parallèlement, nous continuerons à collaborer étroitement avec Gavi, notamment pour soutenir ses efforts de plaidoyer en faveur de la réduction des coûts des vaccins sur le marché international, afin de les rendre accessibles à tous. Nous avons également ouvert des discussions sur la faisabilité d’une production locale de certains vaccins dans la sous-région Afrique centrale. Cette initiative, envisagée en partenariat avec des acteurs du secteur pharmaceutique, s’appuie sur l’expérience et l’expertise du Cameroun dans la production de vaccins vétérinaires. L’objectif est double : garantir à moyen terme une autonomie vaccinale et renforcer la confiance de nos populations dans la vaccination, dont l’impact sur la mortalité infantile, la croissance démographique et le développement est largement démontré.
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