Me Suzanne Mbazoa Ateba : un stage qui s’éternise

C’est toute jeune que Suzanne Mbazoa Atangana est entrée dans la profession d’huissier de justice. Le 17 novembre 1994, elle prête serment par devant le tribunal de première instance de Yaoundé en qualité d’huissier de justice stagiaire. Censée faire deux ans de stage, selon les dispositions légales, Me Mbazoa en est à sa 31e année. En effet, selon le décret du 22 février 1985 organisant les fonctions des huissiers de justice à cette période-là, le postulant de nationalité camerounaise âgé de 25 ans révolu, titulaire d’une Licence en Droit ou d’un diplôme reconnu équivalent par le ministère de la Justice, subit un stage d’une durée impérative de deux ans, couronné d’un examen de stage organisé par le même ministère de tutelle ou chancellerie. Or au Cameroun, le dernier examen remonte à 25 ans, car ayant eu lieu en l’an 2000. « La non organisation de l’examen de fin de stage de cette profession d’huissier au Cameroun m’a plongée ainsi que de nombreux candidats intéressés par cette fonction, dans une profonde détresse ». Et pourtant, la profession d’huissier de justice est une corporation qui permet au titulaire d’une charge ou Office ministériel à travers un décret présidentiel, d’offrir des prestations (faire des constats, sommations, offres, mises en demeure, exécution des décisions de justice) de service public à la demande de l’Etat, des sociétés, associations et aux particuliers dont les intérêts juridiques sont bafoués. 
En 2023, le président de la République réorganise la profession. L’âge d’admission est revu à 23 ans et le nouveau candidat doit subir un concours avant l’entrée en stage dans la profession. Et en ce qui concerne Me Mbazoa depuis sa fin de stage, elle n’a pas eu l’occasion d’exercer pleinement les larges compétences acquises dans sa formation, faute de nomination dans un off...