Découverte : les curiosités archéologiques d’Ekabita Essele

Venant de Yaoundé, après avoir satisfait au devoir fiscal du péage, juste à quelques dizaines de mètres sur la gauche, on peut apercevoir un talus. Quoi de plus normal après les travaux d’excavation d’agrandissement de la chaussée (de la pénétrante nord de Yaoundé) ? Sauf que la paroi présente des curiosités décelées le 18 juin 2025 par l’équipe scientifique pluridisciplinaire constituée du Dr Salamatou et de Dimitri Keumoe, chercheurs au Centre national d’éducation du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation, de Roger Mboue Ndongo, doctorant en archéologie (option préhistoire et spéléologie), sous l’encadrement du Pr. Martin Elouga, enseignant émérite d’archéologie et d’arts africains à l’Université de Yaoundé I.
Des experts retrouvés mercredi sur le site. Cinq fosses dont les façades externes sont identifiables par leurs nuances foncées. Après quelques dizaines de mètres parcourus, la première fosse est atteinte. L’érosion étant passée par là, on distingue clairement une colonne avec ce que l’équipe appelle du « matériel archéologique ». Des éléments clairement déterminés et accessibles sur la deuxième fosse quelques mètres plus loin. Cette dernière stimule l’adrénaline de nos chercheurs. Notamment de Roger Mboue Ndongo. À l’aide d’une truelle, il décape avec délicatesse la paroi de sa terre friable à cet endroit. Notre présence suscite la curiosité de jeunes riveraines vendeuses de bâtons de manioc, au regard hagard. Soit ! Les truellées vont aboutir à la découverte de plusieurs tessons de poterie, probablement d’un même vase. « Les motifs sont similaires aux vestiges retrouvés à Mfomakap », indique Pr. Martin Elouga après une inspection sommaire (il a co-découvert un site archéologique datant de l’âge du fer en 1983 et aujourd’hui chantier-école archéologique de l’Université de Yaoundé I de...