Pas de place pour le désordre

Le discours inaugural du président de la République, prononcé le 6 novembre dernier, occupe encore l’espace médiatique. On observe avec intérêt que chaque citoyen cherche à se l’approprier. A la faveur de son allocution, le président de la République a pris des engagements envers ses électeurs mais aussi envers l’ensemble de ses compatriotes de l’intérieur et de la diaspora sans oublier les partenaires du Cameroun. Tout le monde est donc d’accord que le gouvernement doit faire plus pour le bien-être des citoyens camerounais. Mais nul n’a oublié qu’avant la prestation de serment de jeudi dernier, le Cameroun a failli basculer dans un cycle de violence incontrôlée. Juste après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre dernier, le pays a été secoué, dans ses principales agglomérations, par un vent de contestation contre la puissance publique. Sans qu’on puisse vraiment s’y attendre, nous sommes passés des marches pacifiques organisées par des hommes politiques peu satisfaits du verdict des urnes à des casses coordonnées. Sous le prétexte de la conquête du pouvoir politique, le calme apparent qui a marqué l’ensemble du processus électoral, s’est mué en véritable guérilla urbaine. Les villes de Garoua, Guider, Ngaounderé, Banyo, Dschang, Bandja, Douala, Bertoua, Mandjou… ont été touchées. Le Cameroun, si souvent fier de sa paix et de sa stabilité a commencé à coexister avec des cocktails Molotov, des barricades érigées sur la voie publique, le harcèlement des forces de l’ordre, des commissariats, des postes de police et des véhicules de liaison des forces incendiés. Il y a lieu de signaler également dans ce registre, des scènes de pillage dans les marchés, les boulangeries et les boutiques des stations-service.
Ces scènes, condamnées par l’immense majorité de la population, ont cependant fait le bonheur des nouveaux maîtres de la rue. Car il faut bien se le dire, loin des joutes politiques, les Camerounais ont beaucoup perdu dans ces manifestations de rue. Jusqu’à ce jour, les stations-service saccagées, les camions de distribution, des véhicules à usages de taxi, des engins de BTP incendiés dans la base vie de Magil à Japoma, des banques attaquées par des hordes de jeunes à l’origine non déterminée participent du visage hideux de la violence post-électorale dans notre pays. Pire, les appels au meurtre de l’autre sous le prétexte de son appartenance politique, la traque des personnalités soupçonnées d’appartenir au camp présidentiel montrent que l’on a franchi la ligne rouge. La reprise en mains est donc plus qu’impérative.. 
En s’adressant à ses compatriotes le 6 novembre dernier, le chef de l’Etat a martelé : « l’ordre règnera. » A la suite de cette mise en garde, il faudra bien que ceux qui ont planifié les tueries, les casses et la destruction des édifices publics répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes. Les troubles ayant suivant l’élection du président de la République ont plongé le pays dans le doute, en même temps qu’ils ont fait perdre de l’argent à de nombreux opérateurs écon...

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