Croissance économique : éviter des ralentissements

Il y a des concertations qui consolident une désescalade, comme celle entre le gouvernement, sous la conduite de son chef, Joseph Dion Ngute, et les représentants des organisations socio-professionnelles du secteur des transports, le 11 décembre 2025 à Yaoundé. Elle a en effet permis d’aplanir les incompréhensions et de renforcer le climat de confiance entre les deux parties, tout en rassurant les opérateurs de cette branche névralgique de l’économie quant à la volonté réelle du gouvernement de prendre des mesures adéquates pour améliorer le cadre d’exercice de leurs activités sur le terrain. Ces assises intervenaient à la suite du blocage par de milliers de poids lourds, pendant plusieurs jours, de la circulation sur la route nationale n°1, au niveau de Meiganga, département du Mbéré, région de l’Adamaoua, la semaine d’avant. Un mouvement d’humeur consécutif, selon de nombreuses sources concordantes, à une voie de fait d’un agent de contrôle sur un chauffeur de camion. L’incident avait alors dégénéré, rendant impossibles, pendant un long moment, les échanges commerciaux entre le Grand Nord et le Grand Sud du pays à travers cet axe routier dont l’importance n’est plus à démontrer. 
Face à l’intransigeance des chauffeurs de camions qui refusaient de libérer la voie publique malgré l’intervention des autorités locales pour les apaiser, le gouvernement avait alors dû employer la manière forte pour rétablir la circulation. Dans un pays où le transport des personnes et des marchandises se fait essentiellement par la route, les voies ferrée et aérienne étant marginales, l’État se devait de prendre ses responsabilités pour sauvegarder l’intérêt général. Tout en maintenant ouverte la voie du dialogue afin de trouver des solutions à tous les problèmes auxquels les transporteurs par camion sont confrontés et dont les causes ont engendré le malheureux incident de Meiganga.  
En attendant une évaluation détaillée de l’impact économique et social du blocage de la circulation dans cette partie du pays, on peut estimer que plusieurs milliards de F ont été perdus par les opérateurs, sans compter les souffrances indescriptibles endurées par les voyageurs pris au piège. Il est donc important que les négociations ouvertes se poursuivent pour que cessent définitivement les tracasseries dont se plaignent les camionneurs sur nos axes routiers. Cela passe par le démantèlement des dizaines de postes de contrôles illégaux, véritables nids de corruption qui engraissent au quotidien des fonctionnaires véreux.  Dans cette optique, les directives fortes ainsi que le plan de travail instruits par le Premier ministre, chef du gouvernement, doivent être mis en œuvre sans délai. Les séances de travail prévues avec les partenaires sociaux que sont les syndicaux du secteur des transports, afin de régler tous les problèmes posés et prévenir de nouvelles montées de la colère, doivent également se tenir, comme l’a promis le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngallè Bibehe, au sortir de la concertation qui s’est déroulée dans les services du Premier ministre.
Le mouvement d’humeur de Meiganga s’est produit après les violences qui ont suivi, dans plusieurs localités, la proclamation, le 27 octobre 2025, des résultats de la présidentielle du 12 octobre dernier. Ces deux événements, apparemment sans lien, ont cependant eu le même impact. À savoir, la paralysie de l’activité pendant plusieurs jours. Pour ce qui est de la crise post-électorale, la ville de Douala, poumon économique du pays, en a particulièrement souffert. Au point où le Groupement des entreprises du Cameroun a annoncé le lancement d’une évaluation des pertes subies par ses membres à cette occasion, plusieurs commerces, ateliers et unités industrielles ayant été vandalisés, incendiés ou pillés, selon cette organisation patronale. Au-delà des destructions physiques, l’activité économique s’est trouvée ralentie, avec des perturbations dans la continuité des services, la stabilité des emplois et la confiance des investisseurs qui en a pris un coup. Pour un pays comme le Cameroun en quête d’émergence et donc, d’une croissance très forte et durable, ces brusques retournements de la conj...

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