Citoyens en situation de double identité : des solutions au cas par cas

Les délégations régionales de la Sûreté nationale, prises d’assaut depuis le début du mois de janvier, ont commencé le traitement des requêtes.

Troisième étage, porte 307 de la délégation régionale à la Sûreté nationale du Centre. Ce vendredi, à 15h, au Centre régional de traitement des titres identitaires, quelques personnes attendent d’être reçues par Lucie Mekinda, gardien de la paix de premier grade. C’est elle qui enregistre les requêtes des personnes en situation de double identité. Rendue à 15h, la jeune policière, la trentaine apparente, essaie de souffler. Depuis le matin à 7h, heure d’ouverture du bureau, elle n’a pas pris de pause. Les requêtes sont nombreuses ; plus de 200 enregistrées ce jour. Elle prend donc une minute pour boire un verre d’eau et se dégourdir les jambes avant de poursuivre. Devant elle, M. Daouda, la quarantaine. Il remet son dossier. L’agent Mekinda vérifie si toutes les pièces demandées (fiche individuelle de déclaration d’identité ou demande manuscrite et les pièces justificatives de l’objet de la requête) sont au complet.  Cela fait plus de six ans, que Daouda n’a pas de pièce d’identité. Il fonctionne avec un récépissé, qui, lui aussi, a expiré depuis longtemps. Si la carte nationale d’identité de cet homme n’a pas été générée jusqu’ici, c’est qu’il y a un problème sur son nom. « J’avais ajouté un prénom sur mon acte de naissance. Et donc, la dernière fois que je suis allé pour récupérer ma carte au commissariat, on m’a fait comprendre que j’avais une double identité. Aujourd’hui je fais la requête pour enlever ce prénom-là, et fonctionner avec le nom qui figure sur mes diplômes. Car depuis je n’arrive à rien faire parce que je n’ai pas de carte d’identité. J’espère que cette fois, ça va marcher », souhaite-t-il. 
Agathe E, la quarantaine, est dans la même situation. La double identité. Elle ne le savait pas jusqu’à ce que sa carte expire et qu’elle entreprenne de la renouveler. Elle reconnaît quand même avoir changé d’âge il y a longtemps, pour retourner à l’école, obtenir des diplômes et avoir du travail. Mais aujourd’hui, avec cette révélation de double identité par la police, Agathe est inquiète pour sa progéniture. « Les actes des enfants ont l’âge que j’avais changé. C’est la vie des enfants aussi qui est foutue. C’est avec cet âge que je fonctionne partout et qui figure sur tous mes documents. J’ai fait le tour des commissariats de Yaoundé pour avoir une carte. Mais jamais elle n’est sortie. Je me suis rendue du côté d’échangeur au commiss...

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie