« Nous n’avions peur de rien, ni de personne »
- Par Monica NKODO
- 30 Sep 2025 18:09
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Jean-Paul Akono, entraîneur de football, sélection des Lions Espoirs des Jeux olympiques de Sydney 2000.
Comment avez-vous vécu cette incroyable épopée dans votre posture d’entraîneur principal de la sélection olympique du Cameroun ?
Remporter les Jeux olympiques, c’est un événement qui ne s’oublie pas. Ce sont des symboles forts. Tout est parti d’un rêve. C’était la troisième participation du Cameroun aux JO. Les deux premières fois, l’équipe est rentrée bredouille. Lors de la Coupe du monde 1990 en Italie, personne ne pariait sur le Cameroun comme quart de finaliste. C’était pareil aux JO de Sydney. On nous disait, allez faire de la figuration, vous ne pourrez pas y arriver. Quatre ans plus tôt, le Nigeria a remporté la médaille d’or aux JO de 1996. C’est sur cette victoire du Nigeria que j’ai forgé l’état d’esprit des Lions espoirs. J’ai rappelé aux joueurs que si les Nigérians, nos voisins avec lesquels nous disputons l’hégémonie du football sur le continent, ont pu le faire, pourquoi pas nous ? Nous avons généralement pris l’ascendant dans les grands rendez-vous sur ce Nigeria, alors nous pouvons les détrôner. Ce discours que j’ai tenu aux Lions a mordu. Du coup, ils ne se sont plus vus en simples participants, mais en vainqueurs.
Sur quoi vous êtes-vous basé pour constituer cette équipe composée à la fois d’amateurs et de professionnels, finalement rentrée dans l’histoire ?
Il y a eu beaucoup de critiques de cette liste, mais finalement ceux qui ont porté des critiques ont vite compris pourquoi j’avais fait le choix de ces jeunes joueurs. Nous avions les joueurs les plus jeunes. Beaucoup n’avaient pas 23 ans. Ces jeunes explosaient sur le plan national et à l’international, et étaient des footballeurs respectés. Ils avaient suffisamment d’expérience pour s’imposer dans des compétitions internationales comme les Jeux olympiques justement et même la Coupe du monde. A cet âge-là, tout fonctionne pour le joueur. On peut renforcer son mental, son physique, et avant 16 ou 18 ans, il peut devenir un footballeur confirmé. Ma force a toujours été de faire confiance aux jeunes footballeurs, car moi-même, jeune footballeur, j’ai eu ma chance. J’avais cette chance d’avoir des joueurs comme Kameni, une curiosité pour les gens à Sydney parce qu’il avait 16 ans.
Approchés par CT, la plupart de ces joueurs ont révélé que vous formiez une famille. Comment avez-vous réussi à bâtir cet état d’esprit ?
Nous étions véritablement une famille. Au Cameroun, et partout ailleurs, personne n’y croyait. Une anecdote me revient à ce sujet. Après deux semaines de préparation à Paris, j’ai donné une interview à un journaliste français de RFI. Il m’a demandé si je pensais vraiment pouvoir aller au-delà des trois premiers matchs. Je lui ai répondu, eh bien, si vous pensez que nous sommes là pour de la figuration, il n’y a pas de souci. Je vous préviens, vous avez tout faux. Je...
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