« Plusieurs actions peuvent être envisagés »

Qu'est-ce qui pourrait expliquer la baisse du niveau du fleuve Dja observée au fil de ces dernières années ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la baisse du niveau du Dja au cours des récentes années, en occurrence: le changement climatique. Depuis la décennie 1970, on note dans la région une diminution des précipitations (des deux saisons de pluies et de la grande saison sèche) et une augmentation des températures qui provoque une évaporation plus importante dans le bassin du Dja. La diminution importante des précipitations et l’augmentation des températures de la grande saison sèche (décembre-février) accentuent surtout la diminution de ses écoulements durant la petite saison de pluie (mars-juin). Elle provoque en réalité un déficit de l’humidité du sol que les premières pluies qui tombent en petite saison de pluie doivent compenser avant de générer le ruissellement et contribuer directement au débit. Il y a également la déforestation massive. L’exploitation forestière légale et illégale observée dans certaines parties de l’Est et du Sud Cameroun réduit la capacité de rétention d’eau des sols, accélère l’érosion et diminue l’alimentation en eau du Dja. Enfin, les aménagements humains non contrôlés. La construction des infrastructures et surtout l’installation des zones agricoles dans le bassin du Dja affectent son débit naturel du fait d’une diminution de l’infiltration et d’un accroissement excessif du ruissellement. 

Quelles sont les conséquences de cette baisse sur l'écosystème ?
La baisse du niveau du Dja a de lourdes conséquences écologiques comme la perturbation de la faune aquatique. Moins d’eau signifie en réalité moins d’oxygène et moins d’habitats pour les poissons et autres espèces aquatiques. De même, il y a le risque accru de sécheresse des zones humides, qui menace les espèces végétales et animales qui en dépendent. Par ailleurs, il faut relever la modification des cycles biologiques. Certaines espèces ont des cycles de reproduction liés aux crues saisonnières. Leur disparition peut provoquer un déséquilibre écologique. Enfin, on peut relever la menace pour les communautés locales : la diminution des ressources halieutiques, les problèmes d’accès à l’eau potable, et la réduction de la fertilité...