Fleuve Dja : l’activité économique tangue

Le parcours pour rallier la localité de Ndongo, distante d’une soixantaine de km de Moloundou par voie fluviale, est jalonné de nombreux bancs de sable et rochers émergés, qui compliquent la navigation des pirogues à moteur. Non loin de la localité de Mindourou, l’eau est tellement basse qu’on aperçoit des buts de fortune dressés par des enfants sur un banc de sable pour jouer au football. En plein milieu du fleuve. Certes, le phénomène d'étiage des cours d'eau est saisonnier, mais ici, l'ampleur est de plus en plus marquée. « A cause du changement climatique, nous ne maîtrisons plus véritablement le cycle des saisons. A cette période, normalement il devrait y avoir de la pluie », déclare Bonaventure Moutoumawe, piroguier. Celui-ci, pour naviguer, est très concentré sur l’observation de la surface de l’eau. « Lorsqu’il n’y a pas de banc de sable ou de rocher visibles, il faut observer comment l’eau s’écoule. En général, lorsque la surface de l’eau est calme, le niveau est plus profond que lorsqu’on voit des ondulations. C’est ainsi qu’on se guide pour trouver les espaces où la navigation est plus aisée », explique-t-il. 
Malgré la dextérité du piroguier serpente sur le cours d’eau pour éviter les divers obstacles. Mais la pirogue est soudain immobilisée par un banc de sable non loin du village Legoue. Il faut descendre pour la pousser et la désensabler. L’eau est à peine au niveau des mollets. « Ça arrive souvent. Il ne faut pas vous inquiéter», rassure le piroguier, serein. La pirogue repart. « A certains endroits, le niveau de l’eau est tellement bas que l’on pourrait presque traverser à pied pour rallier le Congo sur l’autre rive », dit Emmanuel Ndonga, le chef de Ndongo. 
Conséquence, la durée du trajet et les coûts de transport augmentent. « Notre rapport au fleuve date de l’époque coloniale. On ne connaissait...