Pépinière nationale pilote d’Edéa : un nouveau cap

Le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III a signé le 30 septembre dernier un communiqué portant appel à candidatures pour l’admission à la Pépinière nationale pilote d’entreprises d’Edéa (PNPE). Pour cette cuvée, ce sont 40 primo-entrepreneurs qui sont recherchés au lieu de 25 comme lors des dernières cohortes. Pour le Minpmeesa, tutelle de cette importante structure dans le dispositif national d’accompagnement des jeunes porteurs d’entreprises, il s’agit d’un signal qui engage la phase de consolidation de l’écosystème de ce Centre, conformément à la vision des pouvoirs publics. La structure prend également un nouveau cap ce lundi 6 octobre via la signature d’un accord de partenariat avec l’Institut universitaire de technologie de Douala. CT a approché Achille Bassilekin III qui fait le point de l’apport de la PNPE après la mise sur le marché de quatre cuvées d’entrepreneurs. 

Monsieur le ministre, vous venez de lancer un appel à candidatures pour l’admission à la pépinière nationale pilote d’entreprises d’Edéa. Quelles sont les spécificités de cette cinquième promotion ?
La pépinière nationale pilote d’entreprises (PNPE) est une structure d’incubation généraliste dédiée à l’accompagnement des porteurs de projets de création d’entreprises et à l’assistance aux entreprises en phase de démarrage. Elle vise à devenir une référence nationale et sousrégionale en matière d’entrepreneuriat, tout en opérationnalisant les politiques publiques en faveur des PME et en contribuant à la transformation structurelle de l’économie conformément à la Stratégie nationale de développement 2030 et à la Vision Cameroun 2035. Après les quatre promotions limitées à 25 entrepreneurs, pour cette cinquième cuvée, la PNPE accueille 40 primo-entrepreneurs, sélectionnés pour leurs capacités à transformer rapidement leurs idées en entreprises solides, compétitives et viables. Les candidats doivent présenter un projet innovant à fort potentiel économique, inscrit dans les secteurs prioritaires de la politique nationale d’import-substitution : agro-industrie, bois et produits forestiers non ligneux, coton-cuir-textile et numérique. Ce critère traduit une volonté d’accompagner la politique du chef de l’État, en substituant progressivement les importations par une production locale de qualité, génératrice de richesses et d’emplois, et, faisant de la PNPE un levier stratégique de souveraineté économique. Sur le plan technique, le programme repose sur un parcours d’accélération, visant à renforcer les compétences entrepreneuriales, identifier les forces et faiblesses des projets, et faciliter l’accès aux financements et aux technologies nécessaires à la mise en réseau. Les entrepreneurs retenus suivront un programme en alternance axé sur l’innovation technologique et/ou organisationnelle.

La pépinière est lancée depuis plusieurs années. Quel bilan peut-on en tirer sur l’écosystème entrepreneurial local ?
Depuis sa création, la PNPE a accompagné plus de 80 entreprises réparties dans les 10 régions du Cameroun et formé quatre promotions d’entrepreneurs. Durant cette phase, plusieurs entreprises ont connu un succès, générant des impacts concrets à travers la création d’emplois, la valorisation des ressources locales et la réduction progressive de la dépendance aux importations. L’écosystème local a connu une transformation notable: la zone de Ntoumba, où se situe la PNPE, est devenue un foyer d’attractivité pour divers acteurs de l’écosystème entrepreneurial. De nombreux promoteurs contribuent aujourd’hui au développement économique dans leurs collectivités et au-delà, certains ayant même développé des activités à l’international. Les success stories se multiplient, élargissant davantage le spectre d’impact de la structure.

Des financements ont été octroyés. Quel est le coût global de cet accompagnement pour l’État ?
L’incubation et l’accompagnement des entreprises représentent un investissement important. Les promoteurs ont bénéficié d’une subvention directe de 200 millions de F. Cet appui a permis de soutenir la maturation de leurs projets, de renforcer leur capacité de gestion et de faciliter le lancement effectif de leurs entreprises. Mais au-delà...