« Un élément de renforcement de l’intégration nationale »

Charles Louis Etoundi, Inspecteur coordonnateur général chargé de l’enseignement des lettres, des arts et des langues au Minesec.

Quelle est la place des langues maternelles dans un contexte ou l’on prône le multiculturalisme et le vivre ensemble ?

Les langues maternelles camerounaises reconnues comme langues nationales dans la terminologie consacrée, ont une place très importante dans la construction d’un pays multiculturel et multiethnique. En effet, les langues ont ceci de particulier qu’elles sont des vecteurs culturels. Dans le contexte actuel, les langues nationales constituent un élément de renforcement de l’intégration nationale et non pas une source de clivages sociaux. C’est le lieu de rappeler que le thème sous lequel l’édition 2018 de la Journée internationale de la langue maternelle a été placée par l’UNESCO apporte un élément de réponse complémentaire à la question posée : « Préservation de la diversité linguistique dans le monde et promotion du multilinguisme en vue de réaliser les objectifs de développement durable ».

Le Cameroun compte plus de 200 langues. A ce jour, quelquesunes font l’objet d’un apprentissage dans les écoles primaires et lycées. Comment s’est opéré leur choix ?

Le principe de départ est qu’aucune langue nationale camerounaise n’est exclue du processus d’enseignement et d’apprentissage ainsi que la Constitution de l’Etat le précise. Le comité de réflexion, qui a travaillé avec la collaboration des chercheurs les plus compétents en linguistique appliquée au Cameroun, a édicté un certain nombre de critères. Les critères étaient, notamment, la représentativité régionale ou zonale, la standardisation de la langue, la disponibilité des ressources humaines et didactiques. Sur un plan opérationnel, les choses se passent de la manière suivante : En classes de 6e et 5e, il n’y a pas de choix de langues. On se situe au niveau des fondamentaux axés sur l’apprentissage de l’Alphabet général des langues camerounaises.