Transport routier clandestin: Le gouvernement met un plan d'actions pour combattre
- Par Issa Tchiroma Bakary
- 06 déc. 2018 10:51
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L’intégralité du propos liminaire du ministre de la Communication lors de la conférence de presse conjointe donnée hier à Yaoundé
« Mesdames, Messieurs les journalistes,
Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue à cette rencontre à laquelle je vous ai conviés pour nous entretenir sur la stratégie gouvernementale contre le transport routier clandestin dans notre pays et je voudrais vous remercier d’avoir répondu si nombreux et si promptement à mon invitation. Comme vous pouvez le constater, j’ai l’insigne honneur d’accueillir pour la circonstance deux de mes éminents collègues du Gouvernement : Le ministre de l’Administration territoriale, Monsieur Paul Atanga Nji et le ministre des Transports, Monsieur Jean Ernest Masséna Ngallè Bibehe. Excellence Messieurs les Ministres, Chers collègues, soyez donc la bienvenue ici au ministère de la Communication. Je souhaite dans le même temps la bienvenue à Madame Koa Evelyne, Coordonnateur du Secrétariat technique du Comité national de lutte contre le transport routier clandestin. Au nom du Gouvernement, j’accueille également tous les experts de l’Etat commis au sein du Secrétariat technique du Comité national de lutte contre le transport routier clandestin à savoir ceux du ministère de la Communication, du ministère de l’Administration territoriale, du ministère des Transports, du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, du secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale et de la Délégation générale à la Sureté nationale. C’est avec une égale chaleur que je salue ici la présence des responsables des Syndicats qui par ailleurs sont des membres statutaires du Comité national de lutte contre le transport routier clandestin ; qu’il s’agisse du transport par cars, par taxis, moto-taxis, ou des porteurs de grosses charges. Mesdames et messieurs les journalistes Connus sous les différentes appellations : «Clandos», « Opeps», « Maké Mazou » ou « Kosovo », ces véhicules dont l’activité est le transport routier clandestin, sont bien souvent en piteux état. Ils se situent en tout état de cause en marge de la réglementation en vigueur et opèrent dans des localités difficiles d’accès, voire dans certains cas, pas desservies par les transporteurs réguliers. Ce mode de transport qui présente à bien des égards de graves risques pour la vie, la santé et la sécurité des usagers, est apparu lors de la crise économique au courant des années 90. Hélas, il a aujourd’hui, pris des proportions pour le moins inquiétantes. En effet, non seulement du fait de l’explosion démographique, mais aussi de celui de la dégradation du réseau routier par endroit, les flottes des entreprises de transport se sont considérablement amenuisées, réduisant de ce fait les capacités de déplacements des populations en ville, comme à la campagne, au moyen de véhicules décents et appropriés. Pour tout dire, l’écart croissant entre l’offre et la demande des moyens de transport, a malheureusement et au fil du temps fait le lit de ce mode de transport connu sous le vocable de « transport clandestin !» Les pouvoirs publics, confortés par les rapports officiels issus des différentes enquêtes commises sur le terrain, dressent un état des lieux alarmant, et attestent sans détours, de ce que le transport routier clandestin est devenu une espèce d’hydre de transport, qui ne se soumet absolument pas aux normes légales. En outre, les acteurs du transport routier clandestin développent leurs activités complètement en marge de la légalisation sociale et fiscale, imposant par ce fait, une concurrence déloyale aux professionnels réguliers du secteur du transport routier. Eu égard à la gravité de la situation, le Premier ministre, chef du gouvernement, a prescrit au Comité national de lutte contre le transport routier clandestin, placé sous la présidence active de Monsieur le Secrétaire général des Services du Premier ministre, de prendre toutes les mesures appropriées pour circonscrire cette activité. Le chef du gouvernement a ainsi prescrit la mise à contribution du ministère de la Communication et de toutes les administrations sectorielles traitant des questions liées au transport routier, notamment, le ministère des Transports et le ministère de l’Administration territoriale, aux fins de conduire une vaste campagne de communication afin de sensibiliser les différents acteurs et les populations sur les dangers publics et sociétaux que présente le transport routier clandestin. Les statistiques puisées à bonne source font état de ce que 40 à 60% des véhicules qui roulent sur nos routes sont impliquées dans des activités de transport clandestin. Permettez-moi de rappeler ici quelques éléments liés aux conséquences de cette situation du point de vue de la sécurité routière. D’abord au plan statistique, il a été établi qu’au cours des huit dernières années, 22 314 accidents matériels et corporels sont intervenus sur nos routes, pour un total de 8 669 morts, dont bon nombre sont des victimes des « Clandos » ou des « Opeps». Sans aucun doute, les caractéristiques de ces véhicules clandestins sont à mettre en cause dans cette proportion élevée d’accidents et de morts dus à l’accroissement des véhicules de ce type sur nos routes. Généralement, ce sont des véhicules sans plaques d’immatriculation, pour la plupart. Leurs conducteurs exercent souvent sans permis de conduire ou autres titres de transport, sans licence de transport ou autorisation préalable, etc. Ils utilisent des véhicules ou des motos à usage personnel. Ils font du transport inter-urbain de marchandises, et/ ou, de personnes, sans la lettre de voiture ou le bordereau de route requis. Par ailleurs, ces véhicules exercent leurs activités de transport public en dehors de la zone ou de l’itinéraire autorisé. Cette situation où trône l’illégalité permanente n’est plus admissible. C’est pourquoi le Premier ministre, chef du gouvernement a prescrit que les dispositions légales et règlementaires prévues en la matière puissent être mis à contribution pour une régulation saine et circonstanciée du transport routier en rapport avec ce fléau de la clandestinité. S’agissant du cadre juridique, je rappelle que le sous- secteur du transport routier est régis au Cameroun par la loi N°2001/015 du 23 juillet 2001 et le décret N°2004/0607/PM du 17 mars 2004, fixant les dispositions applicables aux professions de transporteur routier et d’auxiliaire de transport routier. Ce cadre juridique précise notamment les conditions d’accès à la profession de transporteur routier, de même que les infractions et les sanctions auxquelles s’exposent les contrevenants. On peut y ajouter l’Arrêté N°120/CAB/PM du 13 Novembre 2015, modifié et complété par l’Arrêté N°049/CAB/PM du 09 Mai 2016 portant création, organisation et fonctionnement du Comité national de lutte contre le transport routier clandestin au Cameroun, mis en plac...
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