Les impatients et les sceptiques peuvent aller se rhabiller. Paul Biya a fini par lever l’intenable suspense. Un suspense qui avait même fini par entretenir le zèle des éternels persifleurs. Le dialogue tant attendu, tant annoncé, tant commenté avant l’heure est donc là. L’annonce officielle a été faite par le président de la République au cours de ce message à la Nation, lui aussi objet de tant de supputations au cours des dernières 24 heures. Ce sera un « grand dialogue national », selon les propres termes de son initiateur. Une rencontre ouverte à souhait, dans le but de trouver des réponses positives aux aspirations des populations des régions du Nord- Ouest et du Sud-Ouest, « mais aussi de toutes les composantes de notre Nation ». Mais que d’expectative, que d’impatience autour de ce rendez-vous que presque tout le monde voyait venir, mais dont seul le chef de l’Etat avait le secret. Entre les premiers discours prononcés par Paul Biya au sujet de la situation d’instabilité que connaissent les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis trois ans, et le communiqué de ce lundi, 10 septembre 2019 soir annonçant un message du président de la République à la Nation, beaucoup de choses se sont pourtant passées. Des gestes d’ouverture, des initiatives d’apaisement, des actes fondateurs d’un Cameroun encore plus intégré…ont été posés par le président de la République. Mais sans doute encore habités par le retentissement de l’historique rencontre tripartite du début des années 90, beaucoup de Camerounais n’étaient visiblement pas satisfaits tant qu’ils ne voyaient pas ce dialogue prendre la forme d’un grand rassemblement dans le même style. Ce sera fait dans quelques jours. Et l’on peut dire que Paul Biya a su prendre le temps qu’il fallait pour bien asseoir son idée. Faut-il s’en étonner ? Car la complexité du problème qui a conduit à l’instabilité dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest exigeait bien que l’on y aille de la manière la plus méthodique pour réussir à toucher le fond du problème, mais aussi tous ses aspects périphériques. C’est bien de l’avenir du Cameroun qu’il est question. Il n’y avait donc pas de place pour la précipitation, pas d’intérêt à céder à une quelconque pression, intérieure ou étrangère souvent nourrie d’arrière-pensées.
Force est de reconnaître que le chef de l’Etat, résolument maître de son agenda, a posé, une à une, ses pierres à la construction de ce dialogue au cours des trois dernières années. Il les a énumérées hier dans son message : réponses aux doléances des avocats et des enseignants ; création d’institutions dont la pertinence n’échappe qu’aux adeptes du dénigrement gratuit. Pour adresser les effets collatéraux de la crise, la mise en place d’un plan d’urgence humanitaire et d’un Comité national de désarmement, de démobilisation et de réint&eacu...
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