« Je joue au football parce que c’est ma passion »
- Par Priscille Moadougou
- 22 déc. 2020 11:26
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Nchout Njoya Ajara, internationale camerounaise de football féminin.
A l’issue de cette saison sportive, vous affichez de nombreux trophées. Pensez-vous avoir plus de chances l’année prochaine pour le titre de joueuse africaine que vous avez manqué de peu en 2020 ?
J’ai raté le ballon d’or africain l’année dernière. Je ne travaille pas pour avoir des titres. Je joue au football parce que c’est ma passion. S’il y a une récompense, je dirai Dieu merci. Mais, ce n’est pas ce qui me trotte dans la tête.
Au regard de vos performances, n’est-il pas temps de voir Nchout Njoya Ajara évoluer dans de grands clubs européens ?
Les fans souhaitent me voir ailleurs qu’en Norvège. Je tiens à souligner que la Norvège figure parmi le top 5 des meilleurs championnats de football féminin. En ce moment, je suis en discussion avec plusieurs clubs en Espagne et en France. D’ici une semaine, on devrait être fixé. Et si les négociations aboutissent, on va dévoiler ma prochaine destination. Rassurez-vous, ce sera un grand club.
En tant que sociétaire de Valerenga, êtes-vous souvent victime d’actes de racisme dans le championnat norvégien ?
Valerenga est un club constitué d’internationales venues d’Etats-Unis, d’Argentine, du Cameroun et autres. Il n’y a donc pas cet esprit dans l’équipe. Il est vrai que certaines personnes essayent de cacher ce côté de leur personnalité. Mais, quand une personne a un écart de conduite, je lui rappelle juste que nous sommes tous des êtres humains.
On a constaté que chez vous, l’instinct de buteuse est très développé…
C’est inné. Pendant les séances d’entraînement, j’essaye beaucoup de choses. Maintenant, au cours d’un match, c’est autre chose. Le sélectionneur national me dit toujours que j’ai du génie, qu’il faut que je dribble. Et qu’en situation de un contre un, il faut foncer. Il est important de communiquer avec le coach. Si tu n’as pas confiance en toi, tu ne peux rien faire. Je me suis dit, pourquoi pas ? C’est ce qui s’est passé sur le deuxième but que j’ai inscrit contre la Nouvelle Zélande à la Coupe du monde 2019 en France. On ne s’imaginait pas sortir de la compétition au premier tour.
Les Super Falcons sont toujours considérées comme la bête noire des Lions indomptables. En parlez-vous entre vous pour exorciser cela ?
Nous avons déjà perdu deux ou trois fois contre le Nigeria dans des grandes compétitions. En 2016, c’est sur une erreur défensive que nous encaissons l’unique but de la finale de la Can féminine. Une autre fois, c’est à l’épreuve des tirs au but que nous sommes tombées. Nous n’avons pas de blocage par rapport au Nigeria. Le football se gagne sur les détails. Toutefois, il faut savoir que le Nigeria compte plus de professionnelles que nous. Je pense que les joueuses locales devraient entrer en stage deux ou trois mois avant la date de la compétition qu’on prépare. On doit aussi tenir compte des sparring-partners de poids comme la France, l’Italie et ne pas se limiter aux matches amicaux avec des clubs masculins. Peut-être qu’on n’est pas suffisamment préparé. Les périodes FIFA passent sans que les Lionnes indomptables disputent des matches amicaux.
En février prochain, les Lionnes indomptables disputent le match de barrage contre le Chili comptant pour le dernier tour éliminatoire des Jeux olympiques…
Il n’y a plus de petites nations de football. Si nous sommes bien préparées, le reste va se jouer. Depuis quelque temps, le sélectionneur national prend la peine de réunir les filles et de faire des stages externes avec elles, en attendant que la préparation soit effective. On ne voit pas tout ce travail qu’il fait derrière comme il peut. On attend juste les résultats.
On assiste en ce moment au rajeunissement de la sélection nationale. Quel est votre avis sur ce qui se passe ?
Quand on arrivait dans la sélection nationale, on partait des U17 et des U20 et on a intégré progressivement le groupe. A l’époque, on injectait une ou deux filles par période. Or, en ce moment,...
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