« Une avancée considérable »

Le 30 décembre dernier, le chef de l’Etat et le Premier ministre, chef du gouvernement ont respectivement signé deux décrets prorogeant de cinq ans, l’âge de départ à la retraite, des fonctionnaires et des agents de l’Etat régis par le Code du travail. Réaction…
C’est une injustice sociale qui se trouve ainsi réparée. Cette prorogation de cinq ans est une avancée considérable. On peut dire que le chef de l’Etat a harmonisé en fonction des réalités de la fonction publique et non par rapport au secteur privé. Dès lors, c’est une amélioration partielle. Au commencement, la différence des âges de départ à la retraite, entre le secteur privé et le secteur public vient d’une décision. C’est que, au niveau de la Fonction publique, on avait décidé de faire partir les fonctionnaires à la retraite à 50 et 55 ans, parce que certains pays avaient compris qu’il fallait leur donner la possibilité de pouvoir se réinsérer dans le privé où le départ à la retraite était prévu à 60 ans. Car, celui-ci offrait des salaires plus onéreux que la Fonction publique, que les gens allaient servir par patriotisme, au détriment de la rémunération.  Malheureusement, le temps a évolué et le monde du travail a lui aussi changé. A l’époque, c’était le plein emploi, aujourd’hui, ça n’est plus le cas. On ne peut plus pratiquement trouver du travail à ces âges. Voilà pourquoi, nous avons initié une démarche dans laquelle on invitait le gouvernement à harmoniser ces départs entre les deux secteurs publics et privés. 
Est-ce une victoire pour les syndicats et les autres corporations, regroupant les agents de l’Etat, quand on sait que vous avez toujours revendiqué cette harmonisation ?
On ne saurait dire que c’est une victoire vis-à-vis de l’Etat. Les syndicalistes ne gagnent pas face à l’Etat. On peut simplement dire que l’Etat nous a compris aux deux tiers. Et qu’il va continuer à étudier ce problème. Le but final étant d’éliminer totalement cette discrimination qui existe entre les deux secteurs de travailleurs ; pour que 60 ans soit l’âge unique de départ à la retraite. Bien plus, nous avons par ailleurs proposé la flexibilité, l’ouverture dans certains secteurs d’activités. Notamment que les travailleurs exerçant des secteurs d’activités à la pénibilité réduite puissent partir à la retraite au-delà de 60 ans. Comme c’est déjà le cas avec les magistrats et les enseignants d’université. Mais nous ne pouvons pas fêter la victoire. L’Etat n’étant pas un particulier, encore moins une association quelconque. 
Pourquoi le départ à la retraite est-il souvent perçu comme une sanction, voire une punition ?
Si le départ à la retraite est davantage considéré au Cameroun par la plupart comme une punition ou encore une sanction au point de faire peur, c’est parce que le salaire mensuel des travailleurs du secteur public est bas. La conséquence directe est le faible pouvoir d’achat des salariés.  C’est le cas au Cameroun. Dans sa conception, le salaire a deux volets : un...