Politique

2021 au Cameroun : Paul Biya plante le décor

Par Yves
04 janv. 2021 12:14
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Le président de la République s’est adressé à la Nation jeudi soir. Message traditionnel certes, mais dans une forme et un contexte bien particuliers.

Il y a d’abord la forme que l’œil du téléspectateur a captée dès l’apparition de la première image. Un fond bleu, comme le président de la République l’affectionne depuis des années. Ce bleu auquel la symbolique des couleurs associe volontiers l’espoir, la fraîcheur, la sérénité, la sagesse, la loyauté ou la vérité a été rehaussé cette année par une image en filigrane du Palais de l’Unité. Ce décor nouveau complété par le drapeau de la République a assurément apporté une certaine fraîcheur. Et le chef de l’Etat s’y est fondu avec aisance. Il est apparu frais et serein pour délivrer à la Nation ce 31 décembre 2020, son traditionnel message. Sur un ton résolument posé, Paul Biya a parlé avec mesure, en pesant chaque mot pour dérouler son bilan de l’année 2020 et tracer les perspectives de la nouvelle année qui se présente. Il a tiré des leçons, distribué quelques bons points, mais aussi conseillé, assené des vérités, exhorté.
Dans le fond, le discours est globalement mobilisateur. Une mobilisation autour de quatre grands centres d’intérêt qui appellent l’attention des Camerounais au cours des 365 prochains jours : la suite de la bataille contre le Covid-19, la préservation de la paix et de la sécurité, le processus démocratique au Cameroun, et la poursuite du programme de développement économique du pays.
Quand le chef de l’Etat développe sur la pandémie de Covid-19, ses nombreuses répercussions sur la vie de la Nation et des dangers toujours présents dans un contexte de non-respect généralisé des mesures de protection qui ont pourtant montré leur efficacité, il parle comme le père de famille qui voit le danger dans les comportements de ses enfants et tire la sonnette d’alarme. Il rappelle la bonne conduite et les risques encourus. Même chose en ce qui concerne la situation sécuritaire et les diverses menaces. On retrouve l’homme de paix, dont la main tendue ne faiblit pas. Mais aussi le chef, qui sait faire preuve de fermeté quand la mauvaise volonté et la malveillance se posent en obstacles au bien-être de ses compatriotes. Il sait à ce moment-là, faire recours aux mécanismes régaliens de maintien de l’ordre et à la Justice.