« L’Etat peut se séparer des entreprises les moins performantes »
- Par Junior MATOCK
- 12 janv. 2021 12:11
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Pr. Viviane Ondoa Biwole, enseignante chercheur à l’Université de Yaoundé II-Soa, experte des questions de gouvernance.
La Commission technique de réhabilitation a récemment publié un rapport sur les performances des entreprises et établissements publics au Cameroun au 31 décembre 2019. Il en ressort que le portefeuille de l’Etat s’est détérioré à travers une baisse de -15,7% du chiffre d’affaires par rapport à l’exercice 2018. Qu’est-ce qui peut expliquer cette situation ?
Les causes peuvent être multiples. Il serait prétentieux, en étant en dehors de l’entreprise, de savoir exactement quelle est la cause principale et quelles sont les causes secondaires. Mais, sur la base de quelques intuitions, ce qu’on peut relever au niveau des entités publiques, c’est que nous sommes dans un environnement suffisamment concurrentiel et turbulent qui ne s’accommode pas de la bureaucratie administrative. Sur ce plan-là, il faut revoir les procédures. C’était l’objectif des lois de 2017 quand on a demandé aux Conseils d’administration d’être autorité des marchés. Bref, on a diminué les lignes hiérarchiques, ce qui est une très bonne chose. Maintenant, il faut se rassurer que les gens ont les compétences pour exécuter les tâches qui leur sont confiées. Sur la base de mon expérience, les textes sont très bien élaborés. Le Conseil d’administration peut donc contrôler le directeur général et les directeurs à travers le rapport de l’audit interne. Ça veut dire que l’audit indique les directions qui sont performantes et peut donc donner la latitude au Conseil d’administration de remplacer celles qui le sont moins. Au niveau du contrôle, il y a une structure qui est très bien représentée, mais il faut s’assurer que dans les organisations, on a un bon contrôleur interne. Je peux vous dire qu’actuellement, ce n’est pas vraiment le cas. Ce qu’on peut relever de manière globale, c’est qu’il y a des tendances lourdes qui peuvent être reprochées. C’est notamment, comment est-ce qu’on fabrique les gestionnaires, comment est-ce qu’on les prépare ? Ce sont des présomptions certes, mais qui peuvent quand même permettre d’anticiper sur certaines difficultés.
On note néanmoins qu’une quinzaine d’entreprises affichent une amélioration positive de leurs chiffres d’affaires au cours de la période sous revue. Comment peut-on conforter cet acquis afin que ces entreprises jouent pleinement leur rôle dans le développement de l’économie camerounaise ?
Il faut à ce niveau faire une différence entre les entreprises qui bénéficient des impôts et celles qui n’en bénéficient pas. Pour le peu que je connaisse en ce qui concerne les entreprises qui se distinguent des autres, c’est qu’elles ont à leurs têtes des managers bien formés. Pour certains, ils sont affiliés à des organisations internationales et suive...
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