Perruques : la fabrication locale pousse

Blondes, noires, rousses, blanches, grises, longues, lisses, frisées et courtes, etc. Les perruques confectionnées localement gagnent du terrain sur celles venant de Chine et d’Inde. Il n’y a qu’à voir le nombre de magasins qui ouvrent dans les villes de Yaoundé et Douala pour la commercialisation de ces articles. Rien à envier à celles achetées à l’étranger. Au quartier Elig-Essono, dans une boutique spécialisée, on en trouve une centaine, toutes confectionnées au Cameroun même si la matière première, notamment la mèche, vient de l’étranger. Des têtes de mannequins ornent les étagères avec des perruques au toucher soyeux. Les variantes retrouvées sont le cheveu humain entre autres d’origine indienne, brésilienne, péruvienne, malaisienne, et le naturel, résultat d’une composition entre cheveu humain et synthétique. 
Nicole Abeng, propriétaire du magasin, assure qu’elle trouve son compte. Ses perruques, fabriquées au marché Mokolo où elle compte quelques coiffeuses, sont vendues entre 50 000 et 200 000 F. « Je leur apporte des mèches qu’elles montent en perruque », explique la jeune femme d’une trentaine d’années. La main d’œuvre varie entre 2500 et 3500 F. Tout dépend de la coupe », explique Nicole Abeng. Elle indique par ailleurs que la perruque montée avec la mèche « human hair » coûte plus cher que le naturel. Les femmes en raffolent. La majorité préfère s’acheter une perruque quel que soit le montant, au lieu de passer du temps dans un salon de coiffure à se faire un tissage. De plus, la durée de vie d’une perruque oscille entre 2 et 5 ans. Au quartier Mimboman, les perruques d’Erica M., propriétaire d’un magasin, se vendent aussi comme des petits pains. Selon elle, c’est le business de l’heure. A peine les perruques sont-elles exposées que le magasin est pris d’assaut. Chez elle aussi, ces accessoires de beauté sont produits sur place....