Mbam’Art 2022 : à la découverte des « 9 familles »

C’est l’une des grandes attractions au village du festival Mbam’Art à Bafia dans le Mbam-et-Inoubou, région du Centre. Au total, 11 cases traditionnelles reconstituées en terre battue et couvertes selon les coutumes des familles du grand Mbam (Bafia, Baveuk, Banen, Tikar, babouté, Ossannanga, Yambassa, Djanti et Lémandé) et de leurs cousins des régions du Nord-Ouest et de l’Ouest (Bansoh et Bamoun) forcent l’admiration. Immersion dans la famille Banen où les habitudes coutumières, vestimentaires, alimentaires, linguistiques et architecturales de ce canton sont contées avec maestria par l’une de ses filles : Evelyne Enganemben. 
Devant l’architecture des temps anciens est tapie au sol, l’effigie d’un lion faite en terre. Sur le mur, toujours en terre battue, la frimousse d’un père de famille installé sur un banc tenant ses trois enfants entre les mains. « Cette famille est caractérisée par le lion. Le père de famille que vous voyez sur le mur portant trois enfants représente les trois familles Banen », fait savoir Evelyne Enganemben. La tenue traditionnelle des Banen, est constituée d’écorces préalablement bien travaillées que les ancêtres nouaient autour des reins, juste pour cacher leurs parties intimes pour les hommes et des lianes les femmes. La construction des cases n’était pas faite au hasard. Tout était puisé dans la nature. A en croire Evelyne Enganemben, piquets, bambous de Chine, lianes et feuilles de palme suffisaient à bâtir une maison avec le matériau principal : la terre battue. Pour notre historienne, l’exposition de toute cette tradition du peuple Banen est un appel au retour aux sources de ces jeunes. 
Un tour dans la case du peuple Bafia, où S.M Djibril M’Bara à Mouyakan porte la casquette du guide. « La dynamique du peuple Bafia se manifeste à plusieurs niveaux. C’est une charpente revêtue à base de feuilles de nattes qui coiffait ...