Performances sportives : le suc ès se planifie
- Par Josiane Matia
- 21 juil. 2022 11:15
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L’aventure marocaine a été courte pour les Lionnes indomptables. Le Cameroun a plié bagage après les quarts de finale alors qu’il visait au moins les demi-finales. Malgré un ticket pour les barrages intercontinentaux et donc l’espoir de participer à la coupe du monde 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande, on peut affirmer que cette CAN féminine 2022 est un échec pour les Lionnes indomptables. Un tournoi à oublier. Ou plutôt, un tournoi qui devrait servir de prétexte pour une remise à plat afin de repartir sur de nouvelles bases. Car au vu des résultats de cette sélection nationale depuis la finale de la CAN 2016, il est clair qu’elle est à bout de souffle.
Mais, il n’y a pas que les Lionnes indomptables qui sont en déclin. Cette année, le football féminin n’a pas particulièrement brillé avec les sélections U20 et U17 qui n’ont pas pu se qualifier pour les Mondiaux de leurs catégories alors que les cadettes restaient sur deux participations consécutives à la Coupe du monde. Le pays n’a même pas pu avoir une équipe lors de la phase finale de la première Ligue africaine des champions l’an dernier. Place forte du football féminin avec le Nigeria depuis des années, le Cameroun est clairement dans le creux de la vague. Mais n’allons pas croire qu’il s’agit uniquement d’une affaire de football féminin ou de football tout court parce que les autres disciplines aussi ont cessé de brillé.
Si le sport roi est la partie visible de l’iceberg, force est de constater que c’est tout le mouvement sportif camerounais qui est en panne de résultats et d’exploits depuis plusieurs années. Ce qui est valable pour le football l’est autant pour le basket-ball, la boxe et d’autres disciplines sportives. Les derniers coups d’éclat qui ont fait résonner le nom du Cameroun date d’une lointaine époque. On a tout de même eu, pour se mettre quelque chose sous la dent, le succès de Francis Ngannou, en Mixted Martial Art,s produit d’une génération spontanée et d’un alignement heureux des étoiles dont seul le Cameroun bénéficie souvent. Notre pays est clairement un pays béni en termes de talents sportifs mais jusqu’à quand allons-nous continuer à miser sur le hasard et la chance ?
Comment avons-nous capitalisé ce quart de finale de Coupe du monde en 1990 ? Quelles leçons avons-nous tiré du destin d’un Samuel Eto’o pour susciter d’autres talents de cette envergure ? Quel suivi des athlètes après les exploits de Françoise Mbango aux Jeux olympiques 2004 et 2008 ? Quelle impulsion avons-nous donné au football féminin après la brillante prestation des Lionnes indomptables à la Coupe du monde 2015 ? Que sont devenus ces jeunes cadets champions d’Afrique en 2019 ? Voilà autant de questions qui pourraient avoir une réponse en commun. Et pas des plus rassurantes. La faute principalement à une absence de vision stratégique d’ensemble et des fédérations qui naviguent à vue, sans véritables boussoles à court, moyen et long termes. Et même quand ces objectifs-là sont couchés sur du papier, quels moyens sont mis en œuvre pour les atteindre ?
Si, à chaque échec d’une sélection à une compétition internationale, on ne saisit pas cette occasion pour penser à la reconstruction en s’attaquant aux problèmes de fond, il est clair que peu de choses changeront sur la durée. Il n’est pas trop tard pour poser les bases des victoires futures en imposant par exemple aux présidents de fédérations qui seront, on l’espère, bientôt élus pour la prochaine olympiade, des feuilles de route ambitieuses avec obligation de résultats.
A cet égard, l’exemple sur le plan national de la Fédération camerounaise de volley-ball qui sort des sentiers battus, est la preuve qu’avec une certaine vision, les résultats peuvent suivre. L’exécutif en fonction depuis 2013 a présenté son projet baptisé « Refondation » de la discipline. Aujourd’hui, le Cameroun est double champion d’Afrique de volleyball dames. Un titre qui lui échappait jusqu’alors. « Nous voulons nous hisser au plus haut niveau et figurer parmi les dix premières places à l’échelle internationale. Et pour cela, nous devons travailler très dur au niveau des équipes nationales et surtout dès la base puisque notre objectif reste les Jeux olympiques de 2028 », déclarait en 2019, le président de la Fecavolleyball, Serge Abouem.
Un peu plus loin de nous, comment ne pas parler du Maroc qui devrait faire office de cas d&r...
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