Tchad : l’accord de Doha au peigne fin

L’ambiance reste enfiévrée dans la grande salle du palais de la culture de N’Djamena et son annexe des 400 places où se tient le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) tchadien. Mais, dans une volonté affichée des participants de tourner définitivement le dos à plusieurs décennies de crise. Politiques, politico-militaires, acteurs de la société civile et chefs traditionnels ne démordent pas depuis l’ouverture des débats de fond sur l’avenir de la nation. L’examen lundi et hier du rapport de la Commission ad hoc chargée de l’évaluation de la mise en œuvre de l’accord de Doha a fait l’objet d’échanges houleux entre participants. Poussant parfois Gali Gatta Ngothé, président du présidium, à sortir de ses gonds pour calmer les esprits. Preuve de l’intérêt que les Tchadiens portent en cette grand-messe politique cruciale pour un retour définitif à la paix. 
Il ressort de l’évaluation du niveau d’exécution du document présenté que sur les vingt-neuf engagements pris le 8 août dernier au Qatar que onze ont été respectés, deux partiellement et seize autres en attente d’exécution. Dans ses observations, la Commission fait observer qu’il serait prématuré de procéder à une évaluation objective d’un accord politique de cette envergure moins de deux mois seulement après sa signature, mais qu’il va plutôt falloir identifier les activités prioritaires à réaliser et des dispositions à prendre afin d’éviter de tomber dans une lenteur qui pourrait compromettre son exécution. Elle propose à cet effet une feuille de route qui s’étale d’octobre 2022 à février 2023 avec la « mise en place urgente d’une structure et/ou d’un point focal pour jouer le rôle d’interface entre les mouvements p...