« Nous allons continuer les réformes »
- Par Jocelyne NDOUYOU
- 23 nov. 2022 11:50
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Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC.
Monsieur le gouverneur, après une semaine d'activités, que retenir de ces festivités qui s'achèvent ce mercredi ?
Je voudrais dire que c'est un sentiment de satisfaction qui m'anime, malgré la fatigue. Satisfaction d'avoir réussi à rassembler tant de monde pour ce moment historique de la vie de la banque. Nous avons des participants partis de partout dans le monde pour vivre ces instants avec nous. En dehors du symposium qui était l'articulation phare de cette célébration, nous avons eu d'autres activités telles que des compétitions sportives, avec le semi-marathon de N'Djamena auquel 1200 athlètes ont pris part, avec certains venus spécialement d'Europe. L'exposition sur l'évolution des signes monétaires à également drainé du beau monde et nous ne pouvons qu'être satisfait de cet engouement. Nous tenons à remercier tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à cette belle réussite : les autorités tchadiennes, l'ensemble du personnel de la BEAC et tous nos autres partenaires.
Au sortir de ce symposium, avez-vous l’intention d’implémenter de nouvelles réformes ?
Nous allons continuer les réformes qui sont rendues nécessaires par la conjoncture, par les nouvelles menaces qui apparaissent. On a parlé par exemple du changement climatique et ses effets sur le développement. Nous devons adopter des politiques allant dans ce sens. Nous avons des inondations, beaucoup de gens au Cameroun, au Tchad, qui sont dans une précarité extrême. Il y a une stratégie qui est vraiment très importante, c’est la prévention de ces risques. Comment réduire ces risques qui peuvent créer une instabilité dans le système financier de la sous-région. C’est pourquoi aujourd’hui les banques centrales s’intéressent aux effets du changement climatique. Beaucoup de secteurs s’adaptent à cette réalité. Il y aussi la digitalisation des économies. Le terrorisme aujourd’hui ce n’est pas un fantasme, c’est financé et donc il faut réfléchir sur ces mécanismes de financements pour pouvoir les contrer. Voilà un peu les choses que les banques centrales réfléchissent pour l’avenir. Mais nous n'allons pas changer notre mission première qui est celle de garantir la stabilité économique et financière de nos pays.
Dans quelques jours, la banque centrale va mettre en circulation une nouvelle gamme de billets ? A quoi doivent s’attendre les agents économiques qui vont les utiliser ?
Les différents billets qui vont être mis en circulation auront des éléments de sécurité plus poussés. D’abord le substrat, la matière dont sont constitués ces billets qui va changer sensiblement. Et pour les petites dénominations à usage un peu plus large tels que les billets de 500 F, 1000 F, elles vont être dotées ce qu’on appelle la technologie Everfy, une forme de plastification très fine pour assurer une plus longue durabilité, parce que nos billets, du fait de notre zone avec l’humidité, sont sujets à la salissure et à une dégradation plus rapide. Il y aura ce substrat qui va garantir une bonne de tenue en circulation de notre monnaie.
Les autres signes monétaires que sont les pièces, continuent de se faire rares dans toute la sous-région. Qu’envisagez-vous pour définitivement résoudre ce problème qui commence à dater ?
Ces signes de monnaie ont des usages différents suivant les pays de la Cemac. En général, on observe que les sociétés de jeu, pour les machines à sous, utilisent ces pièces. Elles prennent d’autres destinations pour des pays hors Cemac. Nous avons aussi remarqué que dans le monde rural, les gens préfèrent convertir les billets en pièces pour les thésauriser. Tout ceci contraint la circulation. Aussitôt que nous avons eu vent de ces pratiques, nous avons saisi nos organes de décisions et cette affaire a été portée au comité ministériel. Il y a eu des décisions, particulièrement en RCA où des interdictions formelles ont été formulées pour les jeux de hasard qui utiliseraient ces pièces de monnaies. La Banque s’est é...
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