Internet : gare à l’hyper connexion

Tel un père soucieux et consciencieux et qui veille sur sa progéniture et la met en garde contre les mauvaises compagnies, le président de la République interpelle, de manière récurrente, ses jeunes compatriotes sur les dangers et les risques d’un mauvais usage de l’internet et des réseaux sociaux. L’alerte contre l’addiction à ces deux outils de communication constitue une occurrence et une récurrence dans ses discours de fin d’année et à la jeunesse. Vendredi dernier, le chef de l’Etat s’est encore mis dans la peau d’un véritable pédagogue pour les prévenir contre l’hyper connexion à l’Internet et aux réseaux sociaux. Bien connecté aux réalités que vivent ses jeunes compatriotes, Paul Biya leur demande d’éviter de se réfugier dans le monde virtuel, au risque d’être coupés du monde réel. Il ne faut pas perdre de vue que les jeunes, qui constituent la couche sociale la plus réceptive et ouverte aux idées nouvelles, sont aussi les plus exposés aux avatars d’une mondialisation qui tend à perdre le visage humain. Le chef de l’Etat met ainsi en relief une corrélation entre l’usage abusif de ces outils de communication et les drames, les dérives et les mésaventures qui qui ont cours dans l’univers cybernétique. L’insistance du président de la République sur les externalités négatives de l’internet et des plateformes numériques est ainsi à mettre en connexion avec la chronique des faits divers impliquant les jeunes dans l’espace cybernétique et marquée par une propagation vertigineuse des obscénités, des contre-vérités et des discours haineux. La promotion des pratiques sexuelles déviantes, l’enrôlement des adolescents sur les plateformes numériques (Facebook, WhatsApp, Telegram) et le tourisme sexuel sont autant des risques et pièges qui guettent les jeunes dans ces « espaces fourre-tout ». Des célébrations d’anniversaire, des surprises-parties fortement médiatisées au moyen de ces canaux de communication sont devenues parfois de hauts lieux de prostitution, de proxénétisme ou de l’exploitation sexuelle de l’adolescent. Ces comportements déviants importés et qui sont contraires à nos mœurs, nos réalités, nos convictions et nos convenances sociétales sont parfois malicieusement diffusés à travers ces espaces dans l’optique d’enrôler de nouveaux adhérents avec comme cible principale les jeunes.
 En dehors de ces dérives, triste est de constater qu’aujourd’hui, l’appropriation des réseaux sociaux par de nombreux acteurs sortis de nulle part, mus figurés allègrement en journalistes improvisés, transforme ces espaces de communication privilégiés, en de véritables foires d’empoigne, où seuls la diffusion des « fake news », la déformation des faits, les mutations de vices en de fausses valeurs, les attaques personnelles, les allégations mensongères et les affirmations sans fondement ont droit de cité. Un tel dévoiement qui situe l’usage de l’internet et des réseaux sociaux aux antipodes de leur vocation première préoccupe donc le chef de l’Etat. Pour se parer contre ces fléaux des temps modernes, il a prescrit au gouvernement » d’élaborer une charte visant à garantir la protection des enfants sur internet dans notre pays ». Il revient ainsi aux administrations dédiées de mettre en place ces balises qui permettront de limiter les dégâts.
Mais qu’il soit clairement dit,  Paul Biya ne remet pas en cause le rôle ô combien incontournable de ces moyens de communication qui sont venus faciliter la planétarisation des écha...