Echanges de billets mutilés : le business rapporte

Siméon D., est installé derrière un comptoir de fortune au marché Mvog-Mbi ce jeudi 09 mars, il porte autour de son cou, un vieux sac... plein de vieux billets de banque en attendant d’éventuels clients. A côté de lui, tonne un vieux baffle, le son qui y sort explique aux passants que les billets détériorés peuvent être échangés contre rémunération. En fait, son activité consiste à changer des billets mutilés contre ceux en meilleur état. Pour un billet de 1000 F abîmé par exemple, Siméon demande entre 100 F et 200 F. Mais si la coupure est en très mauvais état, mais conserve encore son numéro de série, il peut prélever un peu plus. « Lorsque le billet a perdu ses numéros, je ne peux pas le changer », explique Siméon. Son collègue, Nicolas B., assis un peu plus loin est du même avis. D’après lui, ils ne prennent pas tous les billets, car tout dépend de l’état de la coupure. Le prix standard pour un vieux billet de 10 000 F est de 1000 F. « Lorsqu’il est très abimé, je peux prendre jusqu’à 2000 F », précise-t-il.  Tout est fonction du client aussi. « Ceux qui sont pressés ne discutent pas trop, ils peuvent même te laisser avec 3000 F contre un vieux billet de 10000 F », ajoute le vendeur. Par contre avec les Bayam-sellam, l’opération s’avère beaucoup plus ardue.  Il faut dire qu’une véritable activité d’échange de billets mutilés s’est développée dans le centre-ville et certains marchés de Yaoundé.  
Pour ce qui concerne la conversion de ces billets dans des banques, les deux commerçants deviennent moins bavards. Ils expliquent néanmoins que ce sont des connaissances qu’ils auraient à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) qui les aident moyennant un pourcentage. Un autre jeune homme rencontré au niveau du marché du Mfoundi indique que le business appartient à son oncle. Celui-ci lui donne le capital, et lui se content...