Festival de Cannes 2023 : la Palme d'or pour Justine Triet
- Par G-Laurentine ASSIGA
- 29 mai 2023 13:53
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Deux ans après sa compatriote Julia Ducourneau, la réalisatrice française du film « L’anatomie d’une chute » est la troisième femme couronnée en 76 éditions.
C'était le grand jour. Le jour des résultats. Ce samedi 27 mai. La météo est assez clémente. Il y a du soleil. Jusqu'à 20h, lorsque le jury de cette 76è édition fait son entrée sur le Red Carpet de circonstance, il darde encore ses rayons sur la Croisette et ses milliers de festivaliers. Malgré la bonne ambiance qui règne, avec toutes ces personnalités qui veulent garder un ultime souvenir de cette quinzaine sous les flashes des photographes tirés à quatre épingles, le président du jury, Rüben Otslund serre les mâchoires. C'est à lui et à son équipe de jouer. Un instant qui peut s'avérer périlleux dans un contexte où la critique ici ne se laisse jamais démontée. Certainement dans son esprit, il se demande si leurs choix de lauréats seront en phase. Toutefois, ils sont libres. Dès le début du festival, il l'avait confié à Cameroon Tribune : « Le jury sera véritablement indépendant... Je ne tolèrerai pas qu'un membre ne donne son opinion ». Alors d'un pas ferme, il franchit, main dans la main avec ses jurés, les derniers centimètres de ce célèbre tapis rouge.
A 20h45, après la proclamation des résultats des sélections parallèles (Un Certain regard et Caméra d'or, Ndlr), il déroulera son palmarès. Sur les 21 films en compétition, la Palme d'or est attribuée à celui de la réalisatrice française Justine Triet : « L'anatomie d'une chute ». Standing ovation du public pendant de longues minutes pour ce thriller qui met en scène les déboires d'une femme accusée du meurtre de son mari pendant qu'elle clame son innocence. Et lorsque la 3e femme réalisatrice à décrocher le graal fait son discours, ces applaudissements seront amplifiés. Profitant de la tribune offerte, elle a donné son point de vue sur la réforme des retraites en France, non sans avoir au passage écorché la « marchandisation de la culture ». Ses propos ont bousculé un peu les habitudes, provoquant des réactions sur les réseaux sociaux dont celle de la ministre de la Culture qui les a trouvés injustes dans un tweet. L'actrice américaine Jane Fonda a estimé que cette récompense était « un tournant historique », non sans apprécier la sélection cette année de 7 réalisatrices à Cannes. Cela semble encore peu, mais une nette avancée tout de même.
Pour cette édition encore l'Afrique ne sera pas au rendez-vous. Malgré les bonnes notes de la critique, le film « Les filles d'Olfa » de la réalisatrice tunisienne, Kaouther Ben Hania, rentrera bredouille. L'Afrique devra encore bien affûter ses armes, même si ici, la nette progression de son cinéma est félicitée. Un compliment qui ne fait pas l'unanimité chez certains cinéastes du continent ayant fait le déplacement. Pour eux, il est d'abord question de sélectionner de bons films pour représenter dignement. Et il n'en manque pas. L'année prochaine sera peut-être la bonne...
Le palmarès complet
Longs Métrages
Palme d'or
« Anatomie d'une chute » de Justine Triet
Grand Prix
«...
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