Une mission de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI) vient de séjourner au Cameroun. Elle venait réaliser des audits sur le niveau de sécurité des aéroports internationaux du pays (Yaoundé-Nsimalen, Douala, Garoua, Maroua). Elle a été précédée par une mission interne conduite par le ministre des Transports. Sorte d’examen de conscience préalable au regard critique des auditeurs internationaux, qui a permis aux autorités camerounaises de se rassurer. Sur le terrain, le ministre Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe a noté que l’ensemble des places aéroportuaires visitées répondait aux normes internationales et que la partie camerounaise pouvait attendre sereinement la mission d’audit de l’OACI. Les auditeurs ont fait leur travail, les rapports devraient suivre dans les prochaines semaines. Et si l’on se fie au discours rassurant du ministre, il n’y a pas matière à craindre des sanctions.
Cela dit, entre nous, il est peut-être temps que l’on se penche sur le visage de nos aéroports, une fois les questions de sécurité réglées. Parce que, de ce côté-là aussi, il y a vraiment du travail. Question d’image d’abord, puisqu’un aéroport international est fatalement une vitrine pour le pays qui l’abrite. C’est là, au débarquement, que les visiteurs se font une première idée du pays où ils arrivent. La qualité de l’infrastructure, bien sûr, son état de maintenance, sa fonctionnalité. Puis, les hommes et femmes que l’on y croise. Les employés de l’aéroport, le personnel d’assistance, les agents de la police des frontières, les douaniers, les bagagistes, les commerçants, les chauffeurs de taxi et autres transporteurs qui gravitent autour de l’aéroport. Tout ce beau monde participe à donner à celui qui débarque une première représentation du pays, de son niveau de développement ou de ses ambitions, de l’état d’esprit de ses habitants.
Des efforts significatifs ont été fournis ces dernières années pour mettre les aéroports du pays à un niveau acceptable, dans les standards internationaux. Bien avant la Coupe d’Afrique des nations que le Cameroun a accueillie il y a deux ans, puis dans le sillage de ce grand événement, les plateformes de Yaoundé, Douala, Garoua et Maroua ont connu d’importants travaux de réfection et d’aménagement. Tout comme les aéroports domestiques, boostés par la desserte de la compagnie nationale Camair-Co. Qu’il soit donc entendu que le travail effectué jusque-là est d’abord à saluer. Avant ces travaux, les aéroports camerounais affichaient des visages désolants ou en tout cas indignes du Cameroun. Aujourd’hui, un avion peut atterrir et décoller sans encombre de pratiquement toutes les régions du pays.
Mais puisque l’on évoque le standing d’un pays qui revendique toujours le statut de locomotive économique de la sous-région Afrique centrale, et ambitionne de rejoindre le cercle des pays émergents à l’horizon 2035, ayons le courage de reconnaître que le Cameroun peut prétendre à mieux en termes de tenue de ses aéroports. Mais qu’on soit clair : il n’est pas question absolument de se construire des mastodontes juste pour faire comme les autres. La taille d’un projet d’aéroport est évidemment fonction de critères objectifs et concrets, comme le volume du trafic. L’idée n’est donc pas de suggérer des extensions à tout prix, même si le principe peut être pertinent pour un cas comme Douala.
En réalité, ce qui pose problème, c’est vraiment la tenue générale et les prestations qu’offrent les aéroports de chez nous. Avez-vous déjà embarqué ou débarqué de Yaoundé-Nsimalen, avec pour intention d’acheter quelques souvenirs ? Essayez donc ! Vous y trouverez des espaces « duty free shops » étrangement déserts. Pratiquement aucune boutique. Ou lorsqu’il en existe une ou deux, elles sont en permanence fermées. On est donc loin des espaces de vie dont les voyageurs raffolent sous d’autres cieux. Pour le shopping, il faudra repasser une autre fois. A Douala, de loin l’aéroport camerounais le plus fréquenté, la réalité est loin d’être plus reluisante. Le constat est là de toute façon : les places aéroportuaires du pays n’attirent pas les opérateurs économiques d’ici ou d’ailleurs, comme il en pullule dans les grands aéroports du monde. Ce sont pourtant les lieux d&rsquo...
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