Développement de la formation professionnelle : la volonté et les actes

Plusieurs mécanismes sont mis en œuvre pour accompagner ce secteur qui fournira des acteurs outillés et prêts à accompagner le développement économique du pays.


« Nous partons en France avec le rêve de revenir au Cameroun créer nos propres entreprises, après notre formation », affirmait, il y a quelques années, Darel Kopp, porte-parole de six jeunes camerounais en partance pour la France. En effet, avec cinq autres camarades, ces jeunes camerounais, titulaires au moins d’un baccalauréat, rejoignait des lycées professionnels et centre de formation dans diverses communes françaises. Tous recevront une formation diplomante en maintenance en mécanique automobile, à l’initiative de l’association « Afrique éducation et co-développement » (AFEC), portée par Anne-Marie Lindou. C’est là une initiative parmi tant d’autres au Cameroun et ailleurs, visant la promotion de la formation professionnelle. Un secteur perçu pendant longtemps au Cameroun comme dernière chance après l’enseignement technique, pour les rebuts de l’enseignement général. Ce système très couru qui, comme le souligne Issa Tchiroma Bakary, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop), produit « tous les ans des dizaines de milliers de jeunes nantis des diplômes mais sans qualification professionnelle, largués dans la nature. » Ce qui a pour conséquence immédiate, un taux élevé de chômage (plus de 6% de 2021), mais surtout des sans-emploi qui, pour s’occuper et avoir de quoi subvenir à leurs besoins, se lancent dans des activités contribuant faiblement ou pas du tout au développement du pays. Situation que le président de la République, Paul Biya, qualifie de « cancer social ». Or, l’émergence du Cameroun n’est possible qu’avec l’implication de ses fils et filles dans le développement effectif.
A ce jour, les étrangers sont plus nombreux dans les chantiers visant la construction du Cameroun. On les voit ainsi concevoir et gérer la réalisation des infrastructures telles que les routes, les ponts, les ouvrages énergétiques, les stades, les exploitations minières, les ports, etc. ne laissant que les tâches d’exécution aux nationaux, parce peu qualifiés pour ces métiers qui exigent des compétences pointues. Il est donc question de renverser la vapeur, afin de doter le pays de compétences dans les domaines dont il a besoin pour atteindre son émergence à l’horizon 2035. Pour ce faire, de nombreuses actions ont été entreprises, dont la plus récente est l’instauration dans la loi de finances 2023 d’une taxe qui prévoit que chaque travailleur étranger non-africain devrait payer l’équivalent de deux mois de salaire au Trésor public, et les travailleurs africains, un mois de salaire. Pour l’année en cours, les recet...

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