Commerce : incompréhension autour de la pièce de 500 F

Yaoundé, en ce début d’année 2024. La rareté des pièces de monnaie rend toujours aussi difficiles les petites transactions commerciales, mais un fait nouveau vient quelque peu aggraver la situation. C’est le refus d’utiliser la pièce de 500 F, qui se fait même d’ailleurs particulièrement désirer ces derniers mois. « C’est maintenant qu’on en parle que je me rends compte que je n’ai pas vu ces pièces depuis un moment déjà », lance Issofa N., chauffeur à Yaoundé. Plus loin, dans certains quartiers périphériques, les conducteurs de mototaxis et d’autres commerçants disent ne plus vouloir de ces pièces et s’organisent pour s’en débarrasser dès qu’ils la reçoivent. Les uns évitent surtout la forme la plus récente, dont la taille peut la faire confondre à 100F. « Il m’est arrivé de rembourser qu’il n’en faut à un client parce que j’avais pris ces 500F pour 100 F », se souvent Etienne S., vendeur de viande grillée. Mais pour beaucoup c’est une rumeur sur le retrait prochain de ces pièces de la circulation qui est à l’origine de ce désamour. Et les autres villes du pays ne sont pas en reste. 
Dans divers espaces commerciaux de Ngaoundéré par exemple, face aux perturbations causées par ces refus, des communiqués sont affichés, rappelant à la clientèle que la pièce de 500 F est bel et bien valable. Les secteurs les plus touchés ici sont notamment le secteur du transport où les conducteurs de moto taxis refusent également de se faire payer avec cette pièce. Dans les marchés également, le phénomène sévit avec acuité. « Je suis allée acheter du plantain de 1000 F et j’avais deux pièces de 500 F. La commerçante a refusé de prendre cet argent, prétextant qu’il ne passe plus sur le marché », confie Adèle B, mère de famille.
Le fait est tellement préoccupant que les autorités sont montées au créneau. Au cours de la réunion hebdomadaire de sécurité du 2 ...