Commerce entre le Cameroun et le Nigeria : ça reprend à Limani
- Par Junior MATOCK
- 23 janv. 2024 12:05
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Dans ce village de la commune de Mora, meurtri par les exactions de la secte terroriste Boko Haram, les recettes douanières tournent autour de 100 millions de F par mois.
Pont sur le Mayo Limani (124 mètres) ce 17 janvier 2023. La canicule sévit dans cette localité de la commune de Mora, département du Mayo-Sava, région de l’Extrême-Nord. La rudesse de ce climat en rajoute à la peur lancinante qui hante les esprits des habitants de ce village tristement connu, à cause des multiples exactions de la secte terroriste Boko Haram. Ce mercredi est jour de marché. Mais, les mouvements des personne et de biens sont fortement réduits, contrastant avec l’effervescence autrefois observée ici, selon des sources locales. Seuls des commerçants transportant des boissons gazeuses, des sacs de ciment, des tôles, des cartons de pâtes alimentaires et autres produits sur des motos et bicyclettes, franchissent ce pont qui relie les villages de Limani et Amchide-Cameroun et la ville de Banki au Nigeria. Soit environ trois kilomètres de route non bitumée, constituée de part et d’autre de boutiques et autres espaces marchands détruits, sur lesquels des impacts de balles sont encore visibles. Des traces d’une guerre sans merci ayant opposé l’armée camerounaise à Boko Haram depuis 2014, plombant les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Nigeria. Et pourtant, Limani, Fotokol et Kolofata, d’autres villes de l’Extrême-Nord, concentrent à elles seules, plus de 95% du trafic des marchandises qui vont vers l’intérieur du pays et le Tchad, d’après le maire de la commune de Mora, Chetima Hamidou.
Morosité
« Avant le début de la guerre, le bureau principal de douane hors classe de Limani était le bureau phare de l’Extrême-Nord. Tout ce qui entrait dans la région passait par Limani. Lorsque la guerre a éclaté, il y a eu baisse drastique des activités », explique Etienne Larabe, chef de bureau principal des douanes hors-échelle. Au niveau d’Amchide-Cameroun, autre ville martyr, seuls quatre commerçants essaient, bon gré mal gré, de faire venir des camions du Nigeria. On dénombre, au maximum, 30 camions qui entrent au Cameroun tous les mois, contre plus d’un millier avant le début de la guerre. « L’année dernière, des camions en transit pour le Tchad ont été br&u...
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