Paiement des frais exigés aux travailleurs étrangers : comment l’Etat va s’y prendre
- Par Junior MATOCK
- 25 janv. 2024 11:04
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Intensification des descentes inopinées au sein des entreprises, sensibilisation des employeurs, expulsions hors du territoire camerounais sont autant d’actions envisagées.
Joël Pekanga, résident camerounais à l’étranger, a récemment vécu une expérience amère qu’il n’est pas prêt d’oublier. Arrivé dans son pays d’accueil pour se faire une place au soleil, ce coiffeur de profession a entrepris d’exercer son métier dans sa chambre, en attendant de trouver un meilleur espace. Sauf qu’il s’est vu expulser de ce pays, au motif qu’il exerçait une activité réservée aux nationaux. Cette triste expérience racontée par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop), Issa Tchiroma Bakary, récemment à Yaoundé, démontre à suffisance toute la détermination que certains pays mettent dans la préservation des emplois pour leurs citoyens et au respect des règles en la matière. Au Cameroun, les travailleurs de nationalité étrangère sont estimés à 60 000. Et très peu sont ceux qui respectent la règlementation en vigueur, à savoir le payement de l’équivalent de deux mois de salaire au Trésor public pour les travailleurs non africains, et un mois de salaire pour les travailleurs africains. Cette disposition est pourtant contenue dans l’article 22 de la loi de finances 2023, instituant un prélèvement au titre de l’apposition des visas sur les contrats des travailleurs de nationalité étrangère. Face à la recrudescence de ce refus de payer, amplifié par la complicité des employeurs, l’Etat perd des centaines de milliards de F. Le gouvernement entend durcir le ton en déployant une stratégie visant à « traquer » ces payeurs indélicats.
La stratégie mise en place pour l’atteinte de cet objectif allie sensibilisation, descentes inopinées dans les entreprises, etc. En février 2023 par exemple, le Minefop a présidé à Douala, un atelier de vulgarisation de la disposition de la loi de finances sus-évoquée. Dans la même veine, des visites de travail dans les régions à fort potentiel de main-d’œuvre expatriée, notamment à l’Est, au Littoral, au Nord et au Sud ont été effectuées. A chacune de ces descentes, un délai de 30 jours était accordé aux employeurs, afin qu’ils se conforment à la règlementation en vigueur. Quelques fois, des menaces d’expulsion sont même émises, à l’encontre de ces « hors-la-loi ». Ces mêmes activités, et d’autres encore, seront déployées cette année. Même si certaines contraintes persistent sur le terrain. Elles ont pour noms : fausses déclarations sur les salaires et sur le nombre de travailleurs employés dans les entreprises, la rétice...
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